Archives par mot-clé : neige

20220116

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Soleil, froid, l’anticyclone se sent bien, il reste.

Il était là, posé sur la rambarde, un petit rouge-gorge, les plumes gonflées sur ses pattes frêles. Le temps de la photo, il était parti, mais en fermant les yeux, vous le verrez vous aussi, comme je le revois maintenant.
Un petit rouge-gorge, curieux , frileux ? Les deux ? Embêté par la neige, surement. Pas par le silence de la neige qui se dépose sans ploc, mais par le poids de la neige, sa couverture, sa chape, sa recouverture de tout. Un flocon, deux, trois, quatre flocons… Une vague idée de l’infini. Les flocons séparés qui s’unissent, se font glace, un seul bloc, du discret au continu. La neige est mathématique, et c’est enivrant pour un petit rouge-gorge qui a chanté tout l’été.

20220113

Très beau, très froid, la neige ne fond pas.
Elle pourra faire penser à une grosse couette moelleuse, chaude, blanche, confortable. Un nid. Des plumes. Un édredon, un duvet en duvet. Fourrure épaisse et moelleuse. La neige recouvre, elle comble les failles, arrondi les arêtes, émousse les pics, recouvre pareillement une décharge ou une pelouse impeccable. Hiberner en ours polaire, faire la marmotte tout l’hiver… tentant non ?
Mais ce serait oublier le froid qui écrase et le poids qui alourdit jusqu’à l’avalanche les ailes de l’oiseau
Beauté perverse du paradis blanc.

20220109

Dans le noir et blanc il y a du noir et il y a du blanc. Des mélanges des deux aussi pour les nuances. Du gris, gris clair, gris foncé, sombre, presque blanc… Mais qu’on ne garde que les intermédiaires et on tombe dans le fade, le tiède, le compromis, le blafard, le glauque. Les conséquences sans les causes. L’ennui. Manquent le lumineux, et l’obscure, les contrastes, les limites, les hauts et les bas.
L’intense.

20220106

La neige posée sur les chemins sombres et sur les branches larges a fondu. Sur les larges branches, le blanc résiste encore, tourné vers le haut, vers le sommet de la montagne, vers les nuages porteurs de blanc. Sur le versant d’en face on ne voit pas les branches, on ne voit même pas l’arbre, ne reste que la forêt groupe devenu individu. En haut le blanc, en bas le noir, entre, la limite pluie neige. On voit cette ligne se faufiler, hésiter, zigzaguer, cette ligne du sombre au clair qui fait se transformer la gouttelette en flocon. Ou le flocon en gouttelette. Elle barre le paysage, tableau en devenir, pause du peintre au milieu du travail. Demain dira la suite. Plus blanc ? Plus sombre ? C’est le haut qui garde le blanc le plus longtemps, le blanc de la robe de mariée ou celui du linceul, c’est selon, selon ce que chacun écrira sur sa feuille blanche.