Archives mensuelles : avril 2023

20230428

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux. Beau temps ensoleillé en plaine, quelques nuages élevés côté Haute-Savoie voilant souvent le ciel. Dans les massifs, surtout en Haute-Savoie et Vanoise/Beaufortain/Haute-Tarentaise : les bancs nuageux, de type cumulus, sont un peu plus nombreux et accrochent parfois les sommets. A partir du début de soirée, et tout au long de la nuit suivante : de nombreuses averses, parfois orageuses, circulent. Elles sont très fréquentes sur le Nord-Ouest de la région.
Limite pluie-neige vers 2800/2900 mètres.
Températures minimales comprises entre +9 et +12 degrés.
Températures maximales comprises entre +22 et +25 degrés.
Isotherme 0° vers 3300 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Vent faible, faible vent. Averses nombreuses, nombreuses averses. Mais aussi, une personne grande, une grande personne. Un homme grand, un grand homme (à noter que l’équivalent avec femme fonctionne moins bien…). Comme quoi, parfois, être avant ou après peut avoir de l’importance quand on est adjectif, et pas seulement avec grand. Mauvais œil, œil mauvais. Mauvaise herbe, herbe mauvaise. Avec mauvais, un usage irréfléchi de la préséance entre nom et adjectif peut même être préjudiciable. L’impression que tout commence par la syntaxe et continue avec ce qu’on entend par là, les références, les habitudes, tout ce qui se cache sous nos usages de la langue et le langage de nos usages. Ici une pensée pour celles et ceux qui apprennent le français et bataillent avec l’avant et l’après des adjectifs, ainsi que pour Léone qui mangeait toujours la croute de la tarte en premier, histoire de garder le meilleur pour la fin. Alors, pour terminer en beauté, beau texte ou texte beau ? Beau paysage ou paysage beau ? Syntaxe de la poésie et poésie de la syntaxe, le bon sens du sens

Merci à Alexis Dubois pour l’assemblage et le développement du pano ci-dessus : https://duboaa.net/home

20230424

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Plus frais. Encore de fréquentes averses jusqu’en fin de matinée dans les massifs (flocons vers 1400/1600 mètres) tandis que des éclaircies commencent à revenir en plaines. Elles gagnent les reliefs en mi-journée mais des paquets nuageux résistent et peuvent encore donner de très faibles et résiduelles averses (flocons vers 1600/1800 mètres) surtout en Haute-Savoie.
Depuis la veille au soir on attend 5 à 15 cm de neige, du Sud au Nord, au-dessus de 2000 mètres.
Températures minimales comprises entre +7 et +10 degrés.
Températures maximales comprises entre +15 et +18 degrés.
Isotherme 0° vers 1900 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Flocons, fréquentes averses, paquets nuageux qui résistent. Du blanc. Du blanc qui nous fait tout petits. Du blanc qui éblouit, qui enveloppe, qui désoriente. Du blanc qui rend la peur du blanc plus effrayante encore que la banale peur du noir. Des monstres tapis dans le blanc comme d’autres passent leurs nuits sous les lits des enfants. Des monstres dans les nuages, dans les ombres des montagnes, des griffes et des dents, des regards sombres barrés par des sourcils froncés. Et puis, au coin d’une éclaircie, pirouette-cacahouète, le pointu s’arrondit, le nuage menaçant tout en crocs et en cornes s’enroule et tourneboule, débonnaire et jovial, mouton blanc qui s’écarte pour accueillir le vert du champ tout rutilant qui vient juste de naître. Les arbres au premier rang, spectateurs attentifs, applaudissent des branches nues qu’ils agitent dans le vent. Puis l’inquiétant revient plus sombre et plus sévère, on craint pour la princesse, le berger intrépide qui risque de se perdre dans les blancs sortilèges des pentes enneigées qui rejoignent le ciel pour unifier le monde d’une seule couleur pâle. Entre grands éclats de rire et frissons d’inquiétudes, avril fait le spectacle, il écrit une histoire toute en rebondissements, narrateur surprenant qui joue de tous les temps pour nous faire frissonner avant de nous réchauffer pour nous plonger encore au cœur des plus grandes peurs. Avril se joue de nous en auteur accompli alternant chaud et froid pour tenir son lecteur en haleine jusqu’à mai, par son style, par ses mots et ses péripéties

20230422

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Doux. Temps souvent lumineux et bien ensoleillé, malgré le passage de nombreux nuages vers 4000/5000 mètres. Ils s’abaissent temporairement dans les massifs, surtout en mi-journée, pouvant laisser tomber quelques gouttes (ou flocons au-dessus de 2300 mètres environ).
En soirée/première partie de nuit suivante : passage de fréquentes averses du Nord-Isère à l’Ouest de la Haute-Savoie.
Températures minimales comprises entre +7 et +11 degrés.
Températures maximales comprises entre +18 et +22 degrés.
Isotherme 0° vers 2700 mètres.
Vent faible à modéré, puis localement sensible, de Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Temps lumineux. Un temps qui amène de la lumière, la diffuse, la dépose, la dispense, et l’étend tout en délicatesse sur les choses et les plantes comme on ramène doucement, dessous la couverture, un petit bras potelé. Suivant l’endroit choisi, elle pourra aussi bien raviver des couleurs, leur donner le sourire que bâtir par ses ombres des formes étonnantes, donner de la grandeur ou de la profondeur, ou passer sous silence ce qu’elle laissera dans l’ombre. Il suffira alors de faire preuve de patience, d’attendre quelques minutes, quelques heures, quelques jours pour que l’élu soit autre, déposé clair sur sombre comme sur un piédestal ou bien juste un aspect d’un ensemble complexe enfin mis en valeur et qui prends toute sa place, lui qui en d’autres temps passait au second plan. Petite feuille oubliée que l’on regarde enfin avec plus d’attention, toute la subtilité des découpes, des ciselures qui la font doux tamis pour ce temps lumineux. Peigne, store, ou trieuse, la feuille ne va garder que ce qu’elle veut garder, laisser passer le reste sans penser à retenir ce qu’elle n’utilise pas, comme le papier ne garde que les phrases choisies au lumineux des mots

20230419

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux. Belle matinée très ensoleillée, des grisailles traînent tout de même sur l’Ouest de la Haute-Savoie. Les cumulus sont vite là sur les massifs en après-midi. Ils donnent, en fin de journée, des averses isolées en montagne notamment le long des Préalpes.
Limite pluie-neige vers 2000 mètres.
Températures minimales comprises entre +4 et +7 degrés.
Températures maximales comprises entre +18 et +21 degrés.
Isotherme 0° vers 2400 mètres.
Vent faible de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Du soleil, des grisailles, des cumulus et des averses, un temps qui change, qui évolue qui fait des lumières vives, des lumières sombres, des ombres et des clartés, allant parfois au-delà, jusqu’à l’éblouissement. Les nuages se promènent, ils viennent éclairer ci, ils viennent assombrir ça, mais l’essentiel est là, de l’eau et puis du jour pour les photosynthèses, pour réveiller les plantes, leur faire ouvrir un œil, leur faire étendre leurs feuilles et étirer leurs branches, car ici aucun doute, le printemps demeure bien la saison du bourgeon. Qu’importe pour les plantes les caprices du temps tant qu’il reste raisonnable et évite les excès, lui qui pourrait sans mal, tout geler, tout casser à grand coups de bourrasques ou faire des feuilles si tendres des avortons morts-nés en les privant de pluie. Tant que les conditions s’amusent dans la moyenne, embellie, éclaircies nuages ou petite pluie, dans un ordre ou un autre, la plante s’en accommode, elle grandit comme prévu, et ses fleurs et ses fruits, viennent dans l’ordre immuable pour construire la lignée. La plante épanouie ne laissera rien paraitre, ne dira jamais rien du temps qu’il a pu faire, des lumières ou des ombres, averses ou canicule. Elle sera là, radieuse, comme le livre relié ne fera jamais mention des monceaux de brouillons, des ratures, des rejets, des choix et des découpes, des ajouts, des reprises, des longues périodes de doutes, ruptures et armistices même si c’est bien tout ça qui lui a donné vie

20230416

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Très mitigé. Le matin : alternance de bancs nuageux autour des pentes et d’éclaircies. Eclaircies qui s’élargissent en plaines/basses vallées l’après-midi tandis que les cumulus sont très nombreux en montagne, apportant de fréquentes zones d’ombre et donnant de brèves averses en fin de journée (flocons vers 1400/1600 mètres).
Températures minimales comprises entre +3 et +7 degrés.
Températures maximales comprises entre +13 et +15 degrés.
Isotherme 0° vers 1400 puis 1900 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Est.
Prévisions Météo Alpes

Les cumulus apportent des zones d’ombre fréquentes, mais aussi des averses, brèves mais des averses. De l’eau. Non pas une tempête, mais de l’humidité, tranquille et appliquée, sans précipitation. Enfin si, des précipitations, mais au sens météo, pas au sens affolement, tumulte et bouillonnement. Parce que même si parfois on emploie les mêmes mots, le contexte et lui seul dira l’intensité, la vraie couleur du terme. Averses donc. Les brins d’herbe encore jeunes garderont en réserve les plus belles gouttelettes d’eau à déguster plus tard. À déguster peut-être. Car rien de plus instable que ces gouttes posées là, sur de fines brindilles d’herbes que leur poids fait ployer, qui se courbent et se plient jusqu’à devenir pentes, descentes vertigineuses où les gouttes rouleront, où elles se rejoindront pour peser d’autant plus et peut-être même finir par tomber jusqu’au sol. À chaque gouttelette on s’imagine un monde de lumières réfléchies, de couleurs maquillées, de lignes déformées et tordues à souhait pour le plaisir des yeux. Gouttelettes en équilibre sur des passerelles instables, véhicules liquides prêts à se faufiler dans les embouteillages en survolant la ville, les sombres galeries des petites bêtes du sol. Un fragile équilibre, petit monde éphémère, début d’une grande rivière ou retour à l’oubli par évaporation, comme tous ces bouts de textes, ces mille morceaux de phrases notés dans un coin sombre de nos têtes indociles, bien trop près de l’oubli ou sur un bout de papier, dans un fichier sans nom, qui feront aussi bien le début d’une histoire que juste une phrase de plus avalée par le temps

Collodion humide

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Balade photographique, Beaufort sur Doron, avril 2023

Tout commence devant la recyclerie. Objets mis au rebut qui vont reprendre vie, le symbole est parfait pour les essais du jour : photos au collodion humide avec Julien Dorol (@judorol)

Le collodion humide est un procédé photographique attribué à l’Anglais Frederick Scott Archer en 1851. En fait, le procédé était déjà connu dès le 1er juin 1850, date de la première publication du Traité pratique de photographie sur papier et sur verre par le Français Gustave Le Gray. Celui-ci fut le premier à remplacer l’albumine par le collodion pour fixer l’émulsion sur le verre.(Wikipedia)

Retour aux sources, curiosité, envie de tirages uniques d’une grande finesse et d’une douce subtilité dans les dégradés de gris. Simple envie de savoir, de voir, de comprendre les bases, du direct en direct, sans retouche, sans filet. Les raisons sont multiples pour revenir au collodion en nos temps numériques. Positifs ou négatifs, sur plaques de verre ou de métal, le collodion humide c’est une histoire de gestes, de gestuelle et d’expérience. De doigté. Tout commence par le collodion, c’est lui la base, la principale contrainte : il doit rester humide et il impose son temps. Tout doit être réglé, prêt et préparé avant le vrai début. La chambre calée sur son trépied devant l’ancienne tour qui s’écroule au milieu de son champ, à la fois protégée et étouffée par les arbres dans son délabrement et dans ses écroulements. Mise au point sur la fenêtre. Sous le voile noir, faire jouer le soufflet pour que l’image inversée soit parfaitement nette. Puis décentrer l’ensemble pour garder dans les lignes, sur le verre dépoli, parallèles et fuyantes. Leçon d’optique. Autre élément indispensable à préparer d’avance, le processus de développement. Endroit noir, juste une petite lampe rouge clair, produits à portée de main, tout comme l’eau de rinçage. Leçon de chimie.
Gants et lunettes de protection. Éloigner le chien qui vient trop près des bacs, chercher la compagnie. Action. Dévisser d’un petit tour le bocal de collodion et préparer la plaque. Enlever le film de protection, avec les gants donc sans les ongles… ne pas s’énerver. Verser le collodion, l’étaler. Chaque étape est cruciale, mais celle-ci donne son nom à tout le processus. Précisément doser le collodion, le trop formera des bourrelets sur les bords de la plaque, le pas assez laissera des zones blanches, métal non recouvert. Mouvement du poignet, agilité des doigts qui doivent tenir la plaque sans imprimer leur marque. Mouvements de crêpier pour étaler la pâte. Sensibiliser la plaque en la plongeant dans le nitrate d’argent à l’abri de la lumière. Magie et chimie, laisser le temps aux halogénures d’argent de s’installer confortablement sur leur matelas de collodion avant la projection. Transférer la plaque sensibilisée dans un châssis étanche à la lumière jusqu’à la chambre, l’installer. Exposer. Laisser la lumière entrer après avoir estimé, calculé et arrondi, le temps de pose. Fin de la prise de vue. Retour dans le châssis jusqu’au développement. Estimer le temps dans le bain de révélateur, rincer à l’eau pour arrêter la réaction, et regarder, à la lumière du jour. Si la photo est réussie, exposition et contraste bluffants, détails presque vivants qui font pointer l’index vers la plaque au milieu des « oh, et là ! », alors, fixer, rincer, puis appliquer un vernis pour conserver longtemps, voire très longtemps.

Ce jour-là, vent, poussière, froid, installation à perfectionner, fuite de lumière dans le châssis, première expérience en extérieur… Tant pis pour le longtemps, les plaques seront nettoyées pour être réutilisée. Échec ? Loin de là ! Avoir identifié les problèmes et envisager des solutions, voir les améliorations à apporter et surtout, avoir entrevu quelques unes des lignes de ce bâtiment dans les teintes si subtiles du collodion, la douceur des traits, la matérialité de tout le procédé, la fascination lorsque l’image apparait sur la plaque, tout un mélange d’époques, une technique historique qui revient à la vie, des instants de trois secondes et cette idée d’une image qui permettra au présent de rester dans l’avenir. Rien que du positif !

20230411

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Averses. Temps très nuageux, voire franchement couvert puisque les trouées se cantonnent à la Haute-Maurienne et au Sud-Isère. Les hauts-massifs sont souvent accrochés. Les averses matinales deviennent bien plus éparses l’après-midi. Elles restent faibles et ne touchent pas trop le Sud-Est de la région (Oisans/Maurienne/Haute-Maurienne).
Limite pluie-neige de 1800 à 2300 mètres du Nord au Sud. On attend, en haute-montagne : 5 à 10 cm de neige en Haute-Savoie, 3 à 5 cm ailleurs voire moins donc sur le Sud-Est de la région.
Températures minimales comprises entre +8 et +10 degrés.
Températures maximales comprises entre +15 et +19 degrés.
Isotherme 0° de 2000 à 2500 mètres du Nord au Sud.
Vent faible à modéré de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Temps très nuageux, voire franchement couvert. Les nuages, qui se déplacent en bande, plus foncés ou plus clair suivant leur épaisseur, l’innombrable de leur foule. Parfois un tout petit qui file un peu plus bas, un chenapan espiègle qui a lâché la main des grands un peu plus haut. Posés sur les sommets, les nuages en cohorte dissimulent et dérobent, escamotent et puis cachent. Cacher, omettre, laisser de côté, passer sous silence. Les sommets des montagnes sont passés sous nuages, ils laissent la place aux voix de ceux que d’habitude ils masquent de leur prestance. Les sapins sur la crête, les sommets plus modestes, plus tranquilles dans leur forme, arrondis et joviaux, beaucoup moins arrogants, parlent sur un autre ton, plus rond et plus posé, moins aigus et pointus que les saillants sommets. Enfin on les regarde avec les yeux pour eux, les oreilles attentives à leurs voix différentes à leurs mots étirés qui disent la lenteur. On prend le temps de voir ce qu’on a toujours vu mais jamais regardé. Comme revenir sur un texte : on sait déjà l’histoire et comment ça fini et comment ça se passe. Mais à y lire deux fois on découvre autre chose, une ligne de basses qui vient donner un petit goût, ajouter du moelleux, étoffer les arômes. D’où l’importance, toujours, de lire une nouvelle fois les livres bien connus que l’on croyais connaître mais qui changent à chaque fois qu’on y reviens pour lire, équipés cette fois de nouvelles références et de nouvelles lunettes pour une autre lecture toute en dégustation. Savourer mot à mot, pour le plaisir des sons, au-delà de tout sens

Relire Rabelais sur le Tiers Livre de François Bon : https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article5225

20230408

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux. L’embellie est franche. Le soleil domine très largement malgré des bancs de nuages bas matinaux en Nord-Isère et des cumulus résiduels autour des sommets dans les massifs. Ils sont un peu plus nombreux l’après-midi apportant de fréquentes zones d’ombre en montagne.
Températures minimales comprises entre -1 et +3 degrés.
Températures maximales comprises entre +15 et +17 degrés.
Isotherme 0° en hausse vers 2000 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Nord-Est.
Prévisions Météo Alpes

L’embellie est franche. Les plantes le confirment. Elles sont dans une urgence à profiter du beau, du plus long des journées, de l’eau encore bien là avant les sécheresses, le trop chaud de l’été. Le printemps est le temps de toutes les mises en place, des feuilles et des bourgeons, des embryons de fruits, des croissances si rapides qu’on en croit plus ses heures, des fleurs qui se font belles, se pomponnent, se maquillent pour attirer l’insecte, lui aussi de retour. Alors prendre le risque de la gelée tardive, d’une averse de grêle un jour de giboulée, de trop de fleurs en même temps pour bien trop peu d’abeilles. Trop de hâte ? Pour d’autres au contraire, il est urgent d’attendre pour ne sortir qu’après le passage des saints de glace, même si l’envie est là des bourgeons qui veulent voir s’épanouir leurs feuilles, profiter de ce vert tout en clinquante jeunesse. Chacune sa stratégie, ses petites habitudes, les plantes sauront gérer un revers de mercure s’il reste modéré, sinon elles périront de leur hâte forcenée, de leur impatience à sortir de l’hiver. Alors écrire de même, tout noter et très vite pour ensuite profiter des chaleurs de l’été pour fortifier le texte, au risque de subir une gelée tardive qui ferait tout jeter ? Cavaler, mouliner pour espérer ensuite, profiter de la glisse et surfer sur l’élan. Peut-être. Sauf si…Y aurait-il encore d’autres dangers cachés à écrire comme une plante ? À voir. Et puis j’espère, à lire

20230404

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Mitigé. Epaisse couche de nuages à moyenne-altitude sur l’Ouest de la région le matin (gouttes ou flocons au-dessus de 1300 mètres sur les massifs proches de Grenoble) tandis que le soleil domine en massifs et vallées internes malgré des bancs nuageux élevés. L’après-midi : les éclaircies s’élargissent en plaines tandis que de nombreux cumulus étendus coiffent les massifs et viennent à nouveau donner de petites averses jusqu’en début de soirée en montagne (limite pluie-neige vers 1200/1400 mètres).
Températures minimales comprises entre +3 et +6 degrés.
Températures maximales comprises entre +13 et +15 degrés.
Isotherme 0° vers 1700 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Est.
Prévisions Météo Alpes

Mitigé, épaisse couche de nuages, petites averses parfois. Ça pourrait faire penser quand on le lit comme ça, à une ambiance d’automne, une glissade dans le gris qui annoncerait le blanc. Habitude trompeuse de voir gris en novembre, le printemps est bien là, avec ses violets-bleus, ses verts encore tous tendres et ses jaunes rutilants. Il faudra simplement, choisir parmi les signes, ceux que l’on préfère voir de tout ce qui est là, trier et picorer avec application sans pour autant tomber, les deux pieds ligotés dans le sourire béat. Ne pas voir tout en rose puisqu’il est des moments où le rouge est de mise. Ne pas voir tout en noir même si le ciel est sombre, et les braillements du vent lugubres à souhait. Choisir quand même ses signes pour éviter le rien qui empêche d’avancer, de construire, de créer et puis de profiter des créations des autres. Rester ferme sur l’isthme et ne pas basculer. Ça tient parfois à rien, à la façon de lire sans lever le regard, de décrire et d’écrire en restant enfermé dans de vieilles habitudes, aux détails qui accrochent ou qu’on laissera passer. Alors choisir les phrases, avec le plus grand soin et relire bien des fois, laisser agir le temps, y revenir, y revenir et encore y revenir, mais partout sur le monde, avec soin et conscience, poser l’œil et le mot

20230331

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Perturbé. Temps agité. Fréquentes précipitations, voire durables dans les massifs où il neige à partir de 2000/2100 mètres le matin, 1700/1900 mètres l’après-midi puis 1300/1500 mètres le soir. Grésil possible plus bas, coup de tonnerre isolé non exclu en fin de journée. En plaines les accalmies sont un peu plus franches, entre les averses, et de brèves trouées sont possibles.
Quantités de neige : 30 à 40 cm en haute-montagne, 15 à 25 cm de neige vers 1900 mètres, 5 à 10 cm vers 1500 mètres.
Températures minimales comprises entre +8 et +11 degrés.
Températures maximales comprises entre +14 et +18 degrés.
Isotherme 0° vers 2300 puis 1700 mètres.
Vent modéré d’Ouest, fort en altitude.
Prévisions Météo Alpes

Accalmies, éclaircies. Comme une pause bienvenue, un week-end dans la semaine quand le travail obligé nous laisse un peu souffler quand on peut se permettre de rejoindre le dehors à travers la fenêtre sans se dire qu’on ferait mieux de finir ce qui traîne. Ensuite se laisser faire, par le nuage qui passe, tout fier de ses volutes dans une jolie lumière. Lui préférer peut-être les arbres qu’on sait derrière, plus sombres et moins volages, traits austères des longues branches encore nues de l’hiver avant qu’elles ne s’habillent du doux vert du printemps. Alors pour aujourd’hui encore en profiter de leur netteté de traits, de leur sincérité qui affiche sans trucage la nature de leur être, loin des colifichets. Et le nuage qui passe, qui pourrait nous emmener, vient juste réveiller nos regards assoupis, un écran qui occulte nous obligeant alors à construire de mémoire et d’imagination ce qu’il vient nous cacher. Ou bien écran encore sur lequel se projette enfin bien détaché du fascinant lointain ce qu’on a sous les yeux mais qu’on ne regarde pas. Comme ce Rabelais qui vient nous éviter le tiède remettant en avant, le tout près, le tout loin, effaçant le moyen ou il est bien plus simple, glorieux et confortable de patauger, soumis, au beau milieu du fade

Envie de Rabelais ? Alors c’est par ici : https://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article5225