Archives mensuelles : mars 2022

20220326

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Beau temps, ensoleillé, températures élevées pour la saison

La lumière est passée par cette déchirure dans la vielle feuille de chêne, alors elle aussi, elle est passée par là. C’était sa chance à elle, petite plante intrépide, elle a saisi l’idée pour arriver au monde, pour profiter de tout : du discret souffle d’air qui fait danser les herbes fines, de la chaleur du soleil qui va lui faire rougir sa toute tendre oreille droite, du clinquant des fraisiers qui déplient un à un leurs éventails ciselés, de la course affairée d’une fourmi solitaire ayant jeûné tout l’hiver. Au fil des jours qui viennent, elle profitera aussi des tendres indiscrétions dans le chant des oiseaux qui reviennent au langage, du craquement des feuilles mortes chahutées par les pas du chevreuil, de la douceur du soir quand la lumière s’allonge et du frais du matin quand l’aube se frotte les yeux pour étirer doucement ses toutes premières lueurs.
Elle va profiter du printemps

20220319

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Beau temps, températures élevées pour la saison, quelques brefs passages nuageux

Hellébore fétide
Elle est toxique. Elle sent mauvais. Ses fleurs sont vertes comme des feuilles et tournées vers le bas, toutes simples et refermées sur elles-mêmes.
Ce n’est pas une star. Et pourtant.
Elle est capable de fleurir en hiver, refuge et nourriture indispensable pour les premiers insectes du début du printemps. Elle repousse ses ennemis par l’odeur, ses fleurs regardent humblement vers le bas pour résister à la neige autant qu’à l’eau du ciel. Elle a tout compris de la survie.
Héroïne incomprise

20220312

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Ciel couvert, des éclaircies, mais aussi un risque de pluie, faible, en milieu de journée, températures positives

Du soleil, ou au moins du sec et du chaud, et ce, depuis un moment déjà. Elle, elle préfèrerait l’alternance, une peu d’eau pour soigner ses formes et ses reflets, se pomponner. Alors en attendant elle se referme, elle se replie sur elle-même, s’économise et attend. Au toucher elle devient rêche et hostile, elle a abandonné son côté édredon accueillant et moelleux. Elle se replie face au stress, il y a de l’humain dans cette plante. À moins que ce ne soit le contraire …

Carnets de « Voyage en Irréel » # 7

Il était une fois... Dans cette série "carnets", toute l'histoire de "Voyage en Irréel", livre écrit à quatre mains avec Nicolas-Orillard-Demaire. Depuis avant l'idée jusqu'à après l'objet !

Un livre sans lecteur pourrait ressembler à un rendez-vous manqué. Il attendrait, seul, silencieux et déçu, assis sur son cartable un soir de pluie à la sortie de l’école ou anéanti, le bouquet de fleurs en berne et l’estomac aussi vide que le cœur quand le serveur rentrerait les chaises de la terrasse. Nous ne voulions pas, Nicolas et moi, d’une de ces tristes fins pour notre projet. Après l’avoir préparé, apprêté, pomponné, il nous fallait tout faire pour que notre « Voyage en Irréel » puisse rencontrer ses lecteurs, servir de passerelles entre nos émotions et les leurs, échanger petits mots, avis, expériences, ressentis et pourquoi pas, faire naître de vrais liens, voire des amitiés.

Tant que notre projet n’était pas encore devenu un livre, en vrai et beau papier, avec un poids, une texture, une couleur et une odeur, tant qu’il n’était pas encore une partie de ce monde de réalités sensibles, il était encore fragile, il avait besoin qu’on lui tende la main, que le lecteur potentiel l’aide à faire ce premier pas de grand. Et puisque dans notre monde réel tout à un coût, il nous fallait pouvoir financer cette venue au monde. Depuis un moment déjà, l’idée était dans l’air et sur les écrans sociaux de ceux qui nous suivent régulièrement, Nicolas et moi. Si bien qu’une fois le dossier complété et mis en ligne sur la plateforme Ulule qui nous a permis de le laisser s’éloigner sereinement, les personnes intéressées par notre projet ont pu se rapprocher encore un peu de la réalité du livre, participer à sa construction par cette aide au financement.

Constituer le dossier Ulule n’a pas été si simple et c’est Nicolas qui s’en est chargé. Il s’agissait de trouver le bon dosage, donner envie de nous accompagner dans cette histoire sans tomber dans les travers de la publicité façon dentifrice, celle qui vous fera le sourire éclatant même si vous ne vous vous brossez pas les dents. Pas racoleur, mais quand même alléchant. Comme beaucoup ont pu s’en rendre compte, Nicolas y a mis toute sa délicatesse, avec l’aide de Régis pour les visuels, puisqu’il a fallu avoir des images de ce qui n’existait pas encore…

Étape suivante, faire connaitre et donner envie de participer à ce mode revisité de souscription : la prévente, mot nouveau que certains correcteurs d’orthographes soulignent encore.

Pour nous, c’est maintenant que commence une autre histoire, celle qui va nous émouvoir le plus : petits mots, réactions et chiffres qui grimpent, les participations, les dons même, le fait que des personnes qu’on ne connait pas forcément en vrai, s’engagent en vrai, avec du vrai argent, celui qui sert à acheter le pain. D’autant plus que la campagne va dépasser, et de très loin, ce que nous avions espéré : objectif de 120 préventes, et à la fin, piétinés nos doutes et nos hésitations avec un joli chiffre tout rond de 400 …

Au moment où notre « Voyage en Irréel » allait entrer dans le monde du réel, c’est l’enthousiasme et l’engagement des souscripteurs qui va nous impressionner le plus, nous motiver encore davantage pour améliorer le livre et nous donner réellement confiance pour la suite du projet. Nous étions prêts pour l’étape suivante, celle du grand paradoxe : rendre réel notre « Voyage en Irréel ».

 

Rappels :

Pour d’autres images de Nicolas : http://nod-photography.com

Et pour commander le livre « Voyage en Irréel » : https://spoteditions.sumup.link

20220310

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Temps clair et ensoleillé.

Temps ensoleillé. Ensoleillé depuis longtemps depuis très longtemps. Trop longtemps ? Envie de changement, désir de ce qu’on n’a pas, tout le temps. Dans l’air trop de choses flottent, pollens, poussières comme particules qui ne devraient pas y être. L’air est chargé, dense jusqu’à troubler la vue vers les sommets d’en face. Pas de vent, pas de pluie, rien d’assez fort pour nous rendre le limpide. Atmosphère chargée, malaise. Brouillard léger, très léger, si léger qu’on ne le distingue pas quand on regarde de près. De loin cette brume légère qui trouble et soustrait à notre vue, assombri. Arrivée de la nuit ? Arrivée du brouillard ? Nuit et brouillard. Souviens-toi, Barbara

20220306

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Beau temps, frais la nuit en l’absence de couverture nuageuse.

Couverture nuageuse pour le ciel, pour en chasser l’ennui du bleu, couverture végétale pour le sol, loin de la nudité obscène d’une terre retournée. Couverture aussi pour la page blanche, des mots, ceux des autres comme les nôtres, leurs vies, leurs connaissances comme leurs phrases, ou ce qu’on a puisé en nous pour asseoir nos réflexions, nos rêves et nos pensées, pour éviter le froid du vide, pour éviter que tout dans nos têtes ne soit emmené et détruit par la première pluie de chagrin, de trahison, de doute ou d’échec. Pour permettre que nos vies aillent nourrir d’autres vies que la nôtre

20220228

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Belle journée ensoleillée. Températures fraîches la nuit et printanières au soleil.

Jour bleu. Ciel uni, juste la marque d’un avion. Ambiguïté douloureuse du bleu. L’avion de tourisme qui va vers la plage et les vacances. L’avion de guerre qui va vers le front et les bombes. Bleu glaçant qui va chercher au fond de nos os des souvenirs de combats, de pillages, de deuils et de détresse. Des souvenirs d’histoire qui feraient marche arrière jusqu’au temps des malheurs quand héros et tueurs dormaient dans les mêmes peaux

20220221

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Averses de pluie, puis de neige. Très rares éclaircies. Fortes rafales de vent.

Hier les primevères s’y voyaient déjà. Elles avaient sorti leurs feuilles toutes tendres, les jolies corolles couleurs soleil, elles souriaient à la douceur des températures. Elles se voyaient déjà au printemps.
Aujourd’hui, vent et neige.
Contretemps.
Elles ont voulu jouer contre le temps, peut-être aussi contre le temps.
Pour un moment elles vont laisser la place au retour de la page blanche, puis renaître doucement, avec leurs phrases à elles ou avec celles des autres, mais elles finiront par avoir raison du froid et trouver les mots justes pour nous parler du printemps.

20220226

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Soleil, températures positives.

Carte postale.

Ciel bleu. Trop bleu. Pas de nuages, pas de vent en altitude qui soufflerait la neige des sommets pour lui donner des ailes. Neige blanche, éblouissante. Montagnes sans surprises, lisses et uniformes. Prévisibles. Trop loin de nous, du chaos du dedans, des doutes et des recherches, des difficultés et des échecs. Des éclaircies, des éblouissements parfois, ceux qui brillent de leur contraste.
Ciel bleu. Tromperie, carton pâte et toc. Ennui au mieux. Trop loin de nos vies en envies et erreurs, en peurs, en questions et en doutes, toujours en doutes.

Le chantier de Blaise #1

Travail en cours. 
Chantier de construction, de rénovation avec pelle, brouette, visseuse et fil à plomb, mais surtout l'envie de construire une histoire solide dans laquelle on se sente bien et de vous embarquer pour suivre l'avancée des travaux.
En évolution, en ébullition.

L’histoire de Blaise est une histoire de pointillés qui se reconnaissent, se rapprochent et finissent par se réunir pour former une ligne. Une ligne avec des hauts et des bas, une ligne de crête, que j’ai suivie elle aussi en pointillés depuis de nombreuses années. Une petite nouvelle qui en rencontre une autre, plusieurs textes avec le même personnage, qui fini par avoir un nom, Blaise, timidement emprunté au géant Blaise Cendrars. Texte après texte, Blaise s’impose, s’épaissit, devient principal par ajouts successifs de matière jusqu’à ce que je puisse lui construire sa propre histoire. Jusqu’à penser qu’un jour, aussi bien Blaise que le paysage qu’il dessine, pourront trouver leur place entre les pages d’un livre qui se construit doucement. Titre actuel du chantier : Quinze.

Blaise m’accompagne depuis longtemps. Très longtemps. Lorsqu’il est né, la photo argentique n’était pas encore rangée dans le même tiroir que les dinosaures. Lorsqu’il est né, il n’avait pas de nom, il n’était pas destiné à m’accompagner et sûrement pas aussi longtemps. Son premier rôle était celui de visiteur dans une expo photo. Il servait la chute d’une nouvelle : l’exposition. Depuis le texte a été repris, changé, revu et corrigé de nombreuses fois.

La dernière version de ce texte est celle-ci :

L’EXPOSITION

Hier, j’ai passé ma journée à regarder des gens regarder mes photos. Dans les moments de creux, je rêvassais, mes pensées sautillaient d’une idée à l’autre comme on traverse un ruisseau de pierre en pierre. Observer les gens, guetter leurs réactions, repenser aux images, aux moments des prises de vues, où, comment, avec qui. Certains souvenirs me faisaient sourire, des sensations qui ne se lisent pas dans les infos techniques des fichiers images. Froid, chaud, mouillé, faim, odeurs, bruits, paroles, morceaux de phrases, musiques. Les repas aussi, les copains, les galères, les histoires de matos, les anecdotes et surtout, les émotions qui font continuer, celles qui mettent de la buée sur l’œilleton. La beauté.

Et puis un raclement de gorge ou un trop long moment de calme me ramenaient ici, sur ma chaise en plastique au milieu des images sagement immobiles, silencieuses et inodores sur leurs grilles vêtues de noir. En deuil de la vie qu’elles avaient figée.

Entre la lumière du dehors et le sombre de la salle, le sas de la grande salle de la communauté urbaine faisait office d’objectif. Mais peu de volontaires pour profiter de cette astucieuse allégorie. Pour ce début d’automne qui étirait l’été, le temps était au sud, et les visiteurs potentiels avaient préféré aller voir la mer plutôt que de vagues photographes et des marées d’images. Même les exposants auraient préféré être dehors. La plage faisait tentation, parce qu’il faudrait ensuite attendre longtemps pour poser des yeux affriolés sur une surface de peau plus étendue que celle d’un nez gelé et de pommettes rougies par le froid. Pourtant on l’avait voulue cette expo !

Pour la fête de la mer, chacun a rassemblé ses meilleurs fichiers du port et de la ville. Ensuite, on a passé des heures engourdies, le rouge aux yeux et la souris crispée sur les curseurs pour avoir les meilleurs rendus tout en restant loyaux envers nos sujets. Ensuite l’émotion du papier, quand l’image reviens dans le même monde que nos corps par le bout de nos doigts. Passe-partout et cadre, chemise blanche et robe de soirée. Une dizaine de mes photos sont accrochées aux grilles, attendant les yeux qui vont les effleurer, les détailler, les admirer, les aimer ou marcher à côté avec indifférence. J’ai donc passé ma journée à regarder des gens regarder des images, les miennes en particulier, parce que ce sont celles qui me parlent à l’oreille.

Au début, j’avais sorti un bouquin, sans parvenir à me concentrer. Je lisais un paragraphe, mais n’aurais pas été capable d’en donner seulement l’idée générale. Et puis quelqu’un est venu me tirer de mes rêvasseries pour me demander timidement si je connaissais celui ou celle qui avait pris la photo là-bas, celle du chalutier qui rentre au port. Une de mes images. C’était une journée de grisaille, il avait plu toute la matinée et en début d’après-midi, enfin l’espoir d’une éclaircie. J’ai un petit faible pour les éclaircies, pour la densité de leurs lumières. Elles donnent une ambiance à l’image, une épaisseur, une texture, elles racontent une histoire. Et ce jour-là, justement, ciel bien sombre et coup de soleil dans un puit de nuages, le bateau qui rentre au port, l’équipage qui manœuvre, complétement rincé par un temps de chien et la nuit en mer : je tenais la belle photo, celle qui raconte.

Dès qu’il m’a abordée, j’ai été intriguée. Il devait avoir une trentaine d’années, les épaules larges, les cheveux courts de celui qui ne veut pas perdre le temps du peigne. Jeans, veste fourrée de marin et grosses bottes. Le visage hâlé et un peu ridé par la vie au froid, au vent et à l’eau, une main dans la poche et l’autre, large, calleuse et ponctuée de cicatrices plus claires. Pas vraiment le genre à trainer dans les expos. Il ne savait pas très bien quoi faire pour ne pas avoir cet air gauche de gros crabe égaré dans un ballet de crevettes. Il n’osait pas continuer, poser une autre question. Tomber tout de suite sur la bonne personne, ça l’embarrassait, il n’avait pas prévu que les choses se passeraient comme ça.

J’ai d’abord pensé qu’il était docker à cause de la carrure. Et puis non, ça ne collait pas. La démarche coulée, souple et attentive, le regard toujours aux aguets, le blouson qu’on trouve à la coopérative maritime au rayon pro, j’avais affaire à un marin. Restait juste à savoir s’il était à la pêche ou au commerce, pas d’odeur pour me renseigner, il sentait juste le propre. On s’était déplacés devant la photo tout en accumulant les banalités. Après les considérations d’usage sur la météo, et la grève en cours chez les dockers, il y eut un petit silence et il reprit :

À la pêche, on nous aime pas trop non plus. On dit qu’on détruit les fonds avec les chaluts, qu’on assassine les dauphins et les oiseaux pêcheurs qui se prennent dans nos filets. Qu’on ne sent pas bon. Alors que la plupart des gens qui disent ça sont quand même bien contents d’ouvrir une boîte de sardines ou de manger une bonne petite sole. Ce métier, je l’ai choisi, je n’en ai pas hérité. Je sais ce que vous pensez, il faut être fou pour décider de faire ce boulot-là, pour décider d’avoir toujours froid, d’être trempé en permanence, loin de chez soi et des gens qu’on aime. Quand on revient à terre, on est crevés, on se sait plus rien de l’actualité, des choses dont tout le monde parle, on passe pour des sauvages, parfois même pour des idiots. Quand on rentre, on est content de rentrer, on a plein de projets, plein d’idées de choses à faire, de gens à voir. Mais très vite, il faut qu’on reparte, c’est plus fort que nous. On peut pas l’expliquer.

Après un long silence, il m’a regardée droit dans les yeux. Sa timidité s’était effacée.

Elle est très belle votre photo. Je ne sais pas si je peux vous demander ça, j’aimerais vous l’acheter, mais ça dépend quand même un peu du prix… Vous voyez, c’était mon bateau. Je suis resté trois ans à bord, alors, ce serait un souvenir. En plus, là, on rentre au port. C’était l’hiver dernier. Depuis la « Fleur des ondes » a été repeinte en vert, sans la bande blanche au-dessus de la flottaison. Et puis, derrière, le phare du bout de la jetée, on voit la plage, les oiseaux qui viennent quémander dans le sillage. Je suis de dos, là, sur le pont, avec le bonnet bleu. Et on voit bien les copains, Dédé en ciré sale, avec le mégot, qui prépare les aussières pour l’amarrage et le patron, Fred, qui passe la tête par le hublot pour l’engueuler. Dédé, il était tellement lent que ça énervait toujours tout le monde. Alors, lui, il en rajoutait, juste pour les taquiner. Parfois, ça dégénérait, d’ailleurs. Enfin, voilà, ce serait vraiment bien pour moi d’avoir un beau souvenir du bateau.

On a encore discuté un peu, convenu d’un rendez-vous pour qu’il vienne récupérer le tirage que je lui faisais au prix du cadre, émue par son histoire et heureuse, presque flattée qu’elle lui plaise tant. Au moment de se séparer, en plus d’un sourire immense, il m’a tendu la main gauche avec un petit mouvement d’épaule et un coup d’œil pudique pour l’extrémité de son bras droit, restée dans la poche de la veste.

Désolé, je vous tends la gauche, je sais bien que ça ne se fait pas, mais ma main droite est restée sur ce bateau, dans cette poulie-là, à bâbord derrière le treuil. La pêche, la mer et les bateaux, pour moi, c’est fini, alors votre photo, … ça me touche beaucoup, ça me fera un souvenir. Merci.