Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Une semaine de beau temps. Pas de nuages, pas de plafond, la nuit pour les étoiles, rien n’arrête le regard pour admirer les cieux. Profiter de la lune et de toute sa lumière pour aller se promener sans devoir se contenter du pinceau d’une lampe pour regarder le monde, ne plus voir que ce qui est à portée de faisceau, au bon vouloir poltron des batteries capricieuses de nos modernités. Le beau temps c’est aussi des nuits claires et limpides, des nuits où rien n’empêche le chaud durement acquis de déserter la terre et nos frilosités. Alors quand vient le matin, retrouver le dehors tout saupoudré de givre, de cristaux, de paillettes, des atours de la fête que le soleil allume pour donner un éclat, une gloire féérique tout autant qu’éphémère en échange de la fonte, de la disparition à ces bijoux de glace.
Une fois le jour levé les animaux revivent, au moins pour nos regards qui occultent la vie qui se joue aussi la nuit dans le sombre des sous-bois. Les chamois descendus croquer les dernières pommes et ce qui reste de tendre dans les espaces ouverts, détalent comme un nuage de poussières affolées par un souffle soudain à la moindre silhouette qui rappelle un humain et reste quoi qu’il en soit une menace potentielle. Craintes justifiées des proies en cette période de chasse. Parmi les animaux que l’on redécouvre en hiver une fois les feuilles tombées, on trouve les mésanges et tous les autres oiseaux. Les mésanges attablées autour de la mangeoire, attirées par les graines viennent faire admirer leur habit coloré et leurs plumes contrastées qui pourraient faire penser à un costume trois pièces, juste un poil ironique avec son jaune pimpant, et puis cravate comprise, bien sûr. Chardonnerets, pinsons ou troglodytes mignons, se font un peu plus discrets du côté de la mangeoire, même si certains se vengent et reprendront une place de leader quand il s’agit de chanter : le troglodyte mignon étant sûrement le plus petit mais aussi et de loin celui qu’on entend le plus.
Tant q’on a le regard de l’autre côté de la fenêtre, apprécier les nuages, les nuages naturels mais aussi les lignes droites beaucoup trop rectilignes laissées par les avions. Des lignes d’abord toutes fines, qui jouent avec le temps à se fondre dans le paysage, quitte à se faire passer pour des nuages normaux, cirrus et cumulus, qui parfois viennent aussi compléter les dessins qu’on rêve dans le ciel.
Toujours côté nuages, mais plus couleur que forme, toujours jeter un œil sur les apparitions et les disparitions de notre cher soleil. Couleurs chaudes le matin comme pour nous annoncer que le soleil arrive avec quelques degrés à rajouter encore au thermomètre qui, pourtant, reste assez très positif. Pour le soir avant le froid, ce sera bouquet final comme dans ces bouquins dont on se dit parfois que tous les chapitres ne sont là que pour annoncer la fin, peut-être encore un peu plus que dans tous les autres livres



