Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine de beau temps, avec quelques nuages : alternance hasardeuse, sans régularité de passages nuageux, épais ou diaphanes et de belles éclaircies, voire de journées toutes bleues. Une semaine de pas de pluie, une semaine de de pas d’eau une fois la rosée bue par les plantes avides et le chaud des journées. Sur les arbres tout autour, les feuilles prennent doucement les couleurs de l’automne. Ou les couleurs du sec. Question dont la réponse ne changera pas grand-chose à la couleur des feuilles, mais les rouilles et les feux et les fauves, comme les rouges et les jaunes sont maintenant sur les arbres, qu’ils viennent du temps qui passe ou bien du temps qu’il fait. Sur les feuilles, le vert laisse doucement la place, poussé loin par les ocres et les bruns et les terres. Parfois on voit les verts se regrouper d’abord le long des grosses nervures pour ensuite s’en aller, s’éloigner de la feuille vers l’ailleurs où on ne le verra plus, le vert qui reste caché tout l’hiver sous l’écorce, une fois préparés les bourgeons déjà là pour les printemps prochains.
Certaines n’attendent pas, elles ne préparent rien et profitent de tout ce qui n’est pas encore le gel, orties ou pieds de menthe ne se préoccupent pas de nos calendriers, de lents préparatifs qui se font chez les arbres, elles poussent et font des feuilles toutes jeunes et duveteuses tant qu’elles peuvent le faire. Plantes de carpe diem, vivaces ou annuelles, à rhizomes, ou à graines, chacune sa stratégie, chacune de son côté, elles poussent et laissent pousser pour renaître au printemps ou juste se réveiller, quelle que soit la méthode pourvu qu’on ait le vert.
L’automne vient se poser de façons différentes suivant les espèces d’arbres, suivant l’humidité, la lumière et l’endroit, poussé de-ci de-là par toutes les autres vies qui habitent la forêt. Insectes, champignons, maladies, ou juste un vieux bobo un soir de trop de vent, sur chaque feuille on peut lire une histoire différente. Petits points ou bien plaques, déchirures ou couleurs qui se diffusent lentement sans uniformité, accident de croissance ou accident tout court, feuilles tachetées, ocellées, feuilles d’arbres léopards. À lire ainsi chaque feuille on découvre doucement tout un monde écrit là, une histoire d’arbre monde à lire en feuille à feuille.



sans feuille blanche dans ce monde écrit là…
oui à tes feuilles multipliées « feuilles tachetées, ocellées, feuilles d’arbres léopards »
j’adore…
je poursuis pendant ce temps mon journal de saison