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Fin de mi-septembre 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine de beau temps. Très beau ces derniers jours, beau, chaud, trop chaud, espérer les nuages, rechercher un peu d’ombre, se rapprocher de l’eau, des ruisseaux, des chutes d’eau, juste pour le bruit de l’eau, un bruit qui rafraîchi même sans y mettre les pieds, sans y tremper la main, juste les éclaboussures à savourer des yeux sans demander rien de plus. Aller un peu plus haut, se balader là-haut quand tous les refuges ferment, se préparent pour l’hiver quand il fait encore beau, connaître la montagne, savoir vivre à son rythme, anticiper le froid qui peut vous bloquer là, tout au fond de la vallée pour qui oublierait les leçons du passé.
Bruit de l’eau. Mais toute eau ne fait pas de bruit, pas de bruit la rosée qui se dépose en silence, sans annonce, sans fanfare, elle vient donner aux plantes leur tonique du matin, leur beauté, leur brillant, leur pimpant. Un café transparent déposé sur les feuilles qui annonce le jour, saisissant les rayons d’un soleil maintenant bas pour faire briller tout ça. Le soleil du matin qui se lève maintenant à droite de la montagne tout au fond de la vallée. Ici pour la lumière, rien ne sera linéaire dans les heures de lever, de coucher, de passage de cache-cache à l’arrière des sommets, des pointes et dans les creux. Finis les temps d’été quand le soleil se lève bien avant les humains dans leur majorité.
Pour le bruit des oiseaux, il faut choisir l’endroit et rester à l’affut, se munir de patience. Ils se sont faits bien rares, fini les sérénades et les chants amoureux qui enchantaient le printemps. Ne restent que ceux qui restent par ici toute l’année. Les corbeaux se repèrent par leur vol tapageur autant que par leurs cris parmi les plus criards. Les pics de leur côté ne sont pas discrets non plus, seuls restent assez timides dans leur exubérance ceux qui viennent disputer aux humains qui veillent l’arbre, les dernières figues bien mûres, les merles et les fauvettes.
Les autres bruits sont rares quand un moment de calme nous épargne de la route le vacarme des autos, et surtout des motos. Alors on s’entend presque penser à ce qu’on fera des noix qu’on ramasse là en tentant d’éviter le fatal craquement d’une coquille sous le pied, bonne méthode néanmoins pour faire fuir l’écureuil gêné dans sa récolte qui se sauve en lançant son cri comme un claquement de câble qui se tend.
La nuit n’est pas plus calme quand les chouettes discutent, les hulottes si discrètes quand elles volent en spectres pales sont de véritables commères à l’heure de la veillée, leurs échanges éclipsent presque les bruits de pattes furtives de qui viennent se régaler des croutes de fromage laissées là pour le chat. Reste alors le ballet des fidèles chauves-souris qui ne font aucun bruit et qu’on ne remarque enfin que quand on lève les yeux lorsqu’il faut interrompre quelques fractions de seconde la lecture d’une histoire à l’heure fatidique de devoir tourner la page