Archives par mot-clé : chaleur

Fin juin 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Tempête de ciel bleu comme disent les photographes. De retour après quelques jours loin d’ici, ce qui me frappe, c’est le jaune. Canicule, chaleurs excessives, stress hydrique, le vert que j’ai quitté semble s’être dissocié, en bas le jaune des herbes sèches, en haut le bleu trop bleu du ciel sans un nuage. Changement de référence on passe en ce mois de juin du bleu comme couleur froide au bleu de carte postale façon vacances et plage dés le début de la saison.
Les arbres résistent encore, ils dispensent une douce ombre pour qui peut se déplacer. Mais pour les végétaux pas question de bouger. Alors, rouler ses feuilles, les vider de leur eau jusqu’à les faire jaunir pour préserver la tige, la racine, la matrice pour espérer renaître à la prochaine vraie pluie. Parce qu’il faut l’avouer quelques gouttes sont tombées, mais juste pour l’anecdote, pas une vraie pluie qui mouille, tout au moins par ici. D’ailleurs de gros orages sur une terre si sèche ne sont pas à souhaiter, ils emportent et arrachent qui ne tenait qu’à peine à un fil de racine entre fissure et poussière, jetant dans les rivières déjà bien surchargées, le bébé, l’eau du bain, la plante et puis sa terre.
Alors, attendre. Cette fois pas l’embellie, mais bien le gris de la pluie et de bons gros nuages qui cacheraient le soleil.
Certaines plantes continuent le cycle commencé, on ramasse les groseilles, les cassis, les framboises qui profitent du chaud pour mûrir sans attendre d’avoir vraiment atteint le diamètre optimal. Ce qui n’empêche pas de rêver confiture, de se faire les doigts bleus et de ne plus avoir faim au moment de manger pour cause de grappillage. Du côté des oiseaux on en profite aussi de ces baies bien visibles, un peu de concurrence alors en planter plus, à l’automne c’est boutures.
En attendant l’automne profiter des moments de lumière moins forte, avant autant qu’après la présence du soleil pour aller picorer toute la délicatesse d’un pétale de lys, l’odeur et le chiffonné d’un chaton de châtaignier ou juste tremper la main dans le frais du ruisseau. Et puis quand la chaleur devient vraiment trop forte l’idéal serait bien d’aller se mettre à l’ombre sous les branches d’un grand arbre en compagnie d’un livre, pourquoi pas d’un Balzac, de la comédie humaine alors que nos horaires d’êtres humains dits modernes ignorent superbement les rythmes de chacun et ceux du temps qu’il fait

Début mai 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Une semaine de début mai qui pourrait presque se prendre pour une journée d’été. Une journée de fin d’été, une journée de mois d’août déjà fraîche le matin, rapidement de retour du côté de la chaleur par le rond disque jaune au milieu du ciel bleu, puis le chaud un peu lourd et les nuées qui montent, se rassemblent, s’accumulent jusqu’à se faire orage, pluie, vents et même éclairs. Et à la fin de la semaine, plus humide, plus frais et puis l’air dégagé des poussières qui filtraient à faire pâle l’intense des couleurs. On se rapproche du loin, jusqu’à penser le toucher.
Chaleur un peu précoce ou juste qui nous surprend, source d’intranquillité, de pas comme d’habitude, de changement un peu brusque qui fait effet de surprise trop loin des souvenirs qu’on garde de cette période dans un coin de nos têtes. Les vêtements qui d’un coup ne sont plus adaptés, et pourtant, ce plaisir indéniable des journées qui rallongent et gardent pour le soir encore un bout de jour, desserrent un peu l’étau de la lumière qui file pour rejoindre la nuit nous laissant sans la vue, humains intoxiqués, esclaves du visuel, plus vraiment en mesure de faire sans leurs yeux.
Réchauffement bienvenu pour ceux qui vivent l’été et ne vivent que l’été, parmi eux des insectes, et même beaucoup d’insectes en ce moment petits, encore presque bébés qui sèchent leurs enveloppes aux rayons du soleil et aux souffles du vent. Des papillons tout jaunes qui volettent par deux, et les premiers moustiques et nos premiers boutons. Un peu partout le dehors sort doucement de l’enfance pour entrer tranquillement dans l’âge adolescent. Pour les feuilles des arbres, c’est déjà ou bientôt la forme des adultes, manque encore l’épaisseur et un peu de dureté qui les feront résister aux chaleurs, aux orages et aux coups de vent mauvais. Graminées encore souples qui se courbent sous le poids de leurs nouveaux toupets, vagues qui se déroulent, s’enroulent et se déroulent au moindre souffle de vent pour peindre un paysage qui en rappelle un autre et faire d’un large champ d’herbes, une marine authentique.
Réchauffement bienvenu aussi pour nos narines qui goûtent goulûment les odeurs des fleurs au-delà de leur couleur, comme l’odeur du lilas qui se rappelle au nez autant qu’à nos pupilles. Odeur également qui vous cueillent par surprise au détour d’un sentier dans le sombre du sous-bois, pensées de parfums subtiles qui détourent un visage ou bien de doux goûters à peine sortis du four comme ces fleurs de houx qui viennent repêcher, loin dans mes souvenirs, l’eau de fleur d’oranger des gâteaux, des brioches.

20230818

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Plus chaud. Temps très ensoleillé, avec de rares cumulus sur les sommets l’après-midi, et déjà un peu plus chaud.
Températures minimales comprises entre +16 et +19 degrés.
Températures maximales comprises entre +34 et +37 degrés.
Isotherme 0° vers 4400 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Plus chaud. Déjà un peu plus chaud. Canicule annoncée pour les jours à venir, pic de chaleur, sommet. Basculement. Du haut de ce chaud, on devrait voir devant, voir l’automne qui arrive avec ses couleurs jaunes, ses oranges, ses bruns et puis ses rouges aussi, pour faire sécher les feuilles, les rendre craquantes et rêches, mais aussi et surtout, faire espérer de l’eau, de l’humide et du frais. Faire entrevoir l’hiver. Bientôt une autre saison, la fin de quelque chose, le début d’autre chose. Quelque chose, autre chose. Chose, mot vague, parce qu’on ne sait pas très bien, on se demande encore et on hésite toujours. Pour le bilan déjà, se dire que c’est fini ou bien laisser sa chance à une dernière entrée dans le livre qui se ferme. Attendre la bascule, le moment décisif, celui qui justifie toute la préparation, toute l’histoire déjà lue, moment d’intensité, équilibre sur l’arête, retenir tout son souffle. Trouver ce basculement, ce changement même infime, ce point à regarder pour faire vivre une histoire et puis l’accompagner, le faire naître et puis être, développer en restant quand même toujours un peu dans le déséquilibre, dans le pas trop douillet, pour qu’on ait très envie de regarder plus loin, de voir l’autre côté, qu’il soit sombre ou plus clair, redouté ou connu, comme ce chaud qui nous vient et qui fait réfléchir au demain de demain

20230810

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Estival. Temps ensoleillé, encore un peu plus chaud. Des bancs nuageux très élevés circulent en fin de matinée côté Isère, plutôt en après-midi ailleurs.
Températures minimales comprises entre +13 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +31 et +35 degrés.
Isotherme 0° vers 4400 mètres.
Vent faible de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Soleil, chaleur, été. Chercher de l’ombre, du frais, ne pas s’exposer, surtout pas trop longtemps, éviter le trop dur du soleil de midi. Retrouver la fougère et ses feuilles découpées, toujours la même découpe mais de moins en moins large quand on va vers la pointe et sous chaque avancée de quoi se reproduire, continuer l’histoire pour cette plante de l’ombre. Remède de grand-mère pour chasser les limaces de nos tendres salades, héroïne des légendes qui parlent de pleine lune et de sombres forêts, motif d’inspiration pour les meubles ou la pierre et déco à la mode, cuites, crues ou mâchouillées, pour certaines, et suivant les endroits, elles ont pour les humains autant d’utilités qu’elles ont de variétés mais on peut aussi bien simplement admirer leur crosse qui se déroule au début du printemps. Ou bien encore compter un de ces jours d’été sur les doigts d’une fougère qui a de si grandes mains les questions qui se posent quand on pense à écrire, ou à ne pas écrire, à retenir une idée quand il y en a tant d’autres, puis à choisir les mots et le ton et la voix, à adopter une voie quand on aurait pu prendre un tournant différent à chacun des virages d’une feuille de fougère

20230709

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Fortes chaleurs. Temps très ensoleillé, rares cumulus proche des Hautes-Alpes en après-midi. La chaleur monte d’un cran.
Températures minimales comprises entre +16 et +19 degrés.
Températures maximales comprises entre +33 et +36 degrés.
Isotherme 0° vers 4400 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Fortes chaleurs. Ces chaleurs qu’on recherche dans le froid de l’hiver, ces chaleurs qu’on redoute dans le chaud de l’été. Dégoût pour les extrêmes, répugnance, réserve bien marquée. Nous ne sommes pas faits pour ça, animaux comme les autres, faits pour le tempéré, mieux dans le modéré, l’alternance, le dialogue. Entre clim et chauffage nous avons inventé de quoi nous dorloter, quelles que soient pour demain les tragédies à venir. Et pourtant il en est parmi les êtres humains pour tester les endroits où il fait vraiment froid, s’installer sur les glaces, traverser les déserts et s’adapter aux pires, comme beaucoup d’entre nous qui aiment de temps à autre se pencher sur le bord et regarder au-delà des limites installées de nos douillets conforts, essayer et tenter ou expérimenter, quitte à roussir un peu nos ailes de papier, écrire un livre sans « e » pour la beauté du txt

20230628

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Ensoleillé. Temps bien ensoleillé, assez chaud. Pour le décor : un ciel légèrement voilé par moments, et de petits cumulus sur les reliefs l’après-midi.
Températures minimales comprises entre +12 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +29 et +32 degrés.
Isotherme 0° vers 4300 mètres.
Vent faible de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Ensoleillé, assez chaud. Chaud, sec, les nuages juste pour le décor, pas pour l’ombre, pas pour l’eau. Quand on est plante ou animal, tenir en attendant le frais, en attendant l’humide, rester à l’ombre en attendant la nuit. Quand on est plante ou animal on aime le pondéré, l’éloigné des extrêmes, pas trop ceci ni trop cela. Quand on est une brebis, rester bien dans sa laine, voire dans celle des voisines, pour se garder au frais. Garder le frais au chaud et la chaleur au froid, un beau manteau bouclé, pas juste pour faire joli mais qui inviterait presque à y plonger les doigts, à y plonger les mains, s’y plonger en entier, au royaume du douillet. Quand ça ne suffit pas, pour tenir jusqu’au soir, toujours mieux s’adapter, et puis faire moins de lait, se coucher plus souvent et rechercher les arbres qui s’habillent en été de ces larges costumes verts qui nous donnent de l’ombre. Tenir. Espérer le meilleur, ne pas se gaspiller, ténacité d’attendre un peu de frais le soir quand il tarde à venir, attendre sans renoncer, continuer quand même, enroulée dans les textes, et quand revient le frais, se remettre encore mieux à tricoter la phrase avec tous les mots de laine qui nous tiennent tempéré, hiver comme été, et dans le grand chaos

20220724

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Très ensoleillé. Grand ciel bleu, avec tout au plus de rares cumulus sur les massifs l’après-midi (surtout côté Haute-Maurienne). Les températures s’envolent à nouveau.
Températures minimales comprises entre +15 et +18 degrés.
Températures maximales comprises entre +33 et +37 degrés.
Isotherme 0° vers 4900 mètres.
Vent faible de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Les températures s’envolent à nouveau, et les feuilles, déjà sèches, s’envolent également. L’automne en juillet. Les feuilles tombent, elles jaunissent, sèchent, abandonnent. L’oeil pourrait se réjouir du spectacle de la forêt qui se prépare à l’hiver, des couleurs chaudes et si vives, d’en profiter plus tôt que prévu. Mais là, c’est surtout un jaune un peu pâle, rien du flamboyant des rouges et des orangés, comme ces affiches restées trop longtemps à la lumière, aux couleurs délavées qui ont baissé les bras. Ce faux-départ d’automne a des allures maladives, la tristesse de ces étoffes portées trop longtemps, une teinte d’abandon, de renoncement à lutter encore, parce qu’on n’en a pas les moyens. Tentative maladroite, avortée, prématurée. Comme un texte qu’on publierait trop tôt, sans lui avoir apporté le travail nécessaire, les relectures, les ajouts, les corrections, les révisions, le soin et l’attention, les périodes de repos et de maturations, les apports extérieurs piochés dans la vie de l’autrice ou de l’auteur, ses lectures, ses rencontres, ses écoutes et ses souvenirs. Gâchis par impatience. Comme l’automne en juillet.