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Fin décembre 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

En moyenne, une semaine de beau et de froid. Aussi quelques nuages, le grand chaud au soleil, mais le frais qui revient dès que la lumière se cache. Donc quand même du gel, des dessins dans les flaques, comme sur une plage, des vagues qui se suivraient, figées par la photo. Des cristaux de givre aussi qui restent d’une aube à l’autre dans les endroits à l’ombre, de quoi donner aux plantes quelque chose d’animal, une fourrure presque duveteuse qui ferait penser aux plumes du dessous des oiseaux, à la fourrure du phoque quand il vient juste de naître. Mais une fourrure de froid, un habit oxymore.
Un froid tout relatif pour beaucoup de végétaux puisque les premières fleurs viennent aux noisetiers, les chatons d’un doux jaune ou même des champignons qui nous feraient douter de ces informations qui nous disent décembre sur le calendrier. Encore presque cinq mois jusqu’aux fameux saints de glace, encore de quoi trembler pour les trop téméraires qui bravent les gelées, insouciants végétaux qui prennent de vrais risques avec la météo.
Pourtant le calendrier confirme bien la date, tout comme le soleil qui se lève chaque matin, bien tard et puis bien loin dans la chaine des montagnes : en ce moment il sort derrière la Roche Pourrie alors qu’en plein été on le voit apparaître vers la montagne d’Outray. Pensée aussi bien sûr pour le cadran solaire qui confirme les horloges quand l’endroit où le soleil arrive dans le paysage ouvert devant la fenêtre donne une idée du temps non plus pour la journée, mais pour toute une année.
Et ce temps de l’année, temps des arbres dénudés est bien le meilleur moment pour se préoccuper de mieux voir les oiseaux. Profiter que les arbres ne font plus voir que leurs branches pour pouvoir se pencher sur nos voisins de plumes, leur donner à manger pour mieux les observer et savoir maintenant reconnaitre sans chercher dans le gros bouquin dédié si cette mésange-là est une mésange bleue, une mésange charbonnière, une mésange nonnette ou une mésange huppée, peut-être même parfois avoir encore des doutes pour la mésange noire, la mésange boréale. Se désoler aussi de ne pas les voir toutes alors qu’elles sont si belles entre les pages du guide. Nous manque évidemment la mésange lapone, la mésange azurée qui vit plus au nord-est et la mésange lugubre, qui, malgré un nom sinistre, est toute vêtue d’un gris raffiné et très chic, elle habite côté est de la Méditerranée.
La Méditerranée étant loin de la Savoie, pour ce qui est de la mer il faut se contenter de la mer de nuages. Phénomène météo que cette inversion des températures avec du chaud en haut sous un immense ciel bleu tandis que dans le plat et au fond des vallées, les nuages gardent au frais les zones restées dans l’ombre qui voient peu le soleil. Alors pour nous, parfois, ce sera une sorte d’immersion dans laquelle heureusement, on pourra respirer, mais qui donne une ambiance digne des bouquins noirs, fantastiques ou polars, un monde un peu spécial avec plusieurs cieux, des mondes superposés, des textes qu’on pourrait écrire le même jour, mais qui auraient pourtant des styles très différents, des ambiances différentes, des histoires différentes. Une question d’altitude