Nervures

Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite

Commencer par le haut, commencer par le bas, la question n’a pas de sens, il suffit simplement de retourner la feuille. Les artères principales se divisent en plus petites, se divisent en plus petites et encore en plus petites, en chemins vicinaux. Scruter dans l’autre sens, des régions reculées, des deltas, des montagnes, on rejoint des torrents, des ruisseaux, des rivières, des fleuves et puis des routes à plusieurs grosses voix, des troncs jusqu’aux racines. À suivre avec le doigt les si fines lignes bleues tracées sur le papier d’une carte routière, se noyer dans les noms, les noms en italique, les brindilles, radicelles, filets d’eau et nervures. Nervures, comme des nerfs, ces nerfs qui entremêlent les messages de l’aller avec ceux du retour, depuis l’élan des doigts jusqu’à notre encéphale, qui lui renvoie les phrases que l’on divise en mots en mouvements des doigts qui choisissent la bonne touche, la courbe du crayon ou le zigzag du N, comme dans le mot Nervure. Les nervures de ces textes dans lesquelles se perdre, revenir sur ses pas pour repartir encore par un autre chemin, s’égarer, se tromper, ne plus s’y retrouver entre l’œil et le doigt et la tête au milieu.
Tout ça serait bien trop simple s’il suffisait de suivre les empreintes de pattes déposées par l’oiseau entre deux envolées, car restent à capturer les insectes et le vent, les accrocs, les odeurs, les ombres et les textures même par les jours de pluie, pour faire des arbres des mots et les habiller beaux quand les nervures des feuilles et les pattes d’oiseaux ont un squelette commun et un seul alphabet de si peu de caractères. Se sentir certains jours requin en aquarium et parfois suivre la ligne des nervures de la feuille pour ensuite se rendre compte qu’on est parti si loin, qu’on écrit simplement en dehors du papier

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2 réflexions sur « Nervures »

  1. Beaucoup de poésie la nature reste une inspiratrice et tes mots un cheminement qui nous ramène à notre enfance lorsque nous déshabillions les fauilles pour ne garder que le squelette Merci Juliette

    1. Oui, inépuisables, la nature et l’enfance. Alors les deux ensemble, deux fois plus infinies, pour l’inspiration 😉

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