Début de mi-juin 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine coupée en deux, pour ce qui est du lieu, des ambiances, des décors : coupé en deux pour tout. Contraste montagne et ville, quelque jours de chacune et pas de transition, juste quelques heures de train, pas le temps de voir passer les changements par la fenêtre pour les yeux qui ne suivent plus, pour l’air qu’on aspire, les odeurs et les bruits. Entre montagne et ville, c’est presque un Nouveau Monde tant le changement est grand.
Alors avant de partir, bien regarder partout, volonté résolue de garder en mémoire, de ne rien oublier, de stocker et ranger dans l’efficacité. Alors viennent les questions, quoi garder et comment, aider un peu les yeux en prenant quelques notes, même une ou deux photos et puis devant la tâche, se concentrer quand même, oublier l’exhaustif pour faire plus que pointu sur un point bien précis. Leçon d’anti-précis donnée par l’atmosphère toute chargée de fumées, de sables venus d’ailleurs qui voilent, brouillent et rendent flous, grignotent les détails, les couleurs, les textures, nous parlent des distances qui se franchissent quand même quand on est particule chargée de ci ou de ça.
Alors, regarder près pour mieux se souvenir. Juste en face de la fenêtre, vit un grand châtaignier, ses fleurs sont déjà grandes, elles ont leur forme adulte, ne leur manque maintenant que l’éclatant du jaune, le parfum, le pimpant. Et puis se demander devant les grosses chaleurs que la météo annonce et les souvenirs trop vagues, si c’est le châtaignier qui sera le dernier des arbres des environs à se couvrir de fleurs. La réponse viendra seulement avec le temps, patience obligatoire, patience à réapprendre pour nous autres trop gâtés de réponses immédiates.
Pour le châtaignier et le reste, garder le vert comme repère, comme unité de mesure du murissement des fleurs, comme unité de mesure du vivable de la ville, une couleur comme un lien entre deux mondes distincts, la petite chose en commun qui évite qu’on ne souffre trop du mal du pays.
Première balade en ville par les monts et buttes, Butte Bergeyre, Buttes Chaumont, découverte d’un monde qui monte et qui descend, au son de voix amies, dialogues entre textes et pierres, les beaux mots tissés fins des humains entre eux deux, un monde d’escaliers et de cage d’escalier pour la géométrie et des marches et des rampes comme perspective de ciel. Des arbres aux bords des rues qui regardent passer les autos, les passants, dispensant gracieusement, tout en délicatesse dans les ombres de leurs feuilles, un peu de frais et d’ombre les jours de bien trop chaud. Pour le frais voir aussi du côté de la Seine, mouettes et goélands et même cormoran, mais aussi des canetons et des gens qui regardent les vagues des bateaux venir se cogner contre les berges emmurées. Ils regardent, ils observent, on pourrait aussi dire des rêveurs qui ne font rien, mais ce serait s’y tromper. Observer est un art, un art à consommer sans jamais se modérer.

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6 réflexions sur « Début de mi-juin 2025 »

  1. Observer est à la base de l’écriture, observer avec les yeux et les autres sens, observer le changement entre ville et montagne, observer le changement du corps à chaque réveil
    et on sent dans ce texte comme une infime souffrance à te séparer de ce qui compose ton Nouveau Monde et à te « cogner contre les berges emmurées »…
    très beau, très juste…
    et je m’en vais observer du même élan mes châtaigniers

    1. Oui, la base et ça m’aide tellement, se rappeler les bases, revenir au départ pour nourrir l’écriture de choses simples quand je peux avoir tendance à passer cette première étape…
      Alors, tes châtaigniers ?

  2. Observer et marcher… je remarque que même à Paris ce sont les buttes sur lesquelles tu grimpes ! Je me laisse entraîner dans ta promenade, et les fleurs des châtaigniers m’évoquent celles des marronniers à Paris (mon enfance), il y en avait des roses et des blanches (des jaunes, jamais vues, d’autres espèces, peut-être), et les doigts des feuilles étaient ronds ou pointues.
    A bientôt…

    1. C’est vrai, les buttes, voir de haut, je n’y avais même pas fait attention… Et cette différence arbres d’ornements ou arbres fruitiers, pour les châtaignes à manger, contrairement aux marronniers, encore une différence entre la ville et la montagne, cette utilité jusque dans les arbres.
      À bientôt (sous les arbres ;-)) !

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