Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine de beau temps, pas de pluie, quelques nuages, averses parfois le soir, mais du globalement beau. Et frais. L’automne continue à s’installer doucement. Les feuilles des arbres changent de couleur, de texture, elles commencent à tomber. Les arbres se déshabillent et les humains se couvrent, ressortant pulls, bonnets, lourdes vestes et capuches. Les grosses chaussures ici, on ne les quitte jamais, elles sont indispensables pour aller dans les pentes, les pierres, les épines.
Le matin la rosée reste longtemps sur les feuilles, sur les derniers pétales des dernières fleurs, à peine des gouttelettes, presque une poudre d’eau qui fait ressortir leurs joues. Les feuilles des végétaux accueillent chacune l’eau d’une façon différente. Souvent même ça changera d’un côté de la feuille et de l’autre côté : l’eau s’étale, elle laisse un film lisse sur le dessus sinueux de la feuille de chêne, mais bourgeonne au-dessous fait pour rester au sec.
L’automne est cette saison juste entre le trop chaud et puis le bien trop froid, saison où on rencontre bon nombre de batraciens, de grenouilles en crapauds. Aux endroits favorables, retrouvailles régulières avec les salamandres dont la peau délicate ne leur permet des promenades que dans les deux saisons qui évitent les extrêmes. Elles sortent avec prudence, évitent les jours sans eau encore assez nombreux pour laisser bien au sec le petit lac du haut.
Le froid qu’on sent venir avec la neige là-haut nous ramène avec lui une sorte de fatigue, un besoin de repos, vulnérabilité aux toux et aux éternuements, aux maux de-ci, de-là et autres nez qui coulent. Lutter de plus en plus tôt et de plus en plus tard contre le sombre des jours, que ce soit matin ou soir semble contre nature quand on voit tout autour les plantes, les animaux, se préparer doucement pour le repos d’hiver. Restent quelques insectes pour une dernière tournée, comme ces chanceuses abeilles à qui on a laissé de dodues fleurs de lierre qui tournent et vont viennent comme on se régalerait d’un recueil de poèmes




