Archives par mot-clé : souvenirs

Fin de mi-mai 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Pluie cette semaine. Pas toute la semaine, mais de belles averses, nuages lourds et cieux bas, le pantalon trempé dès qu’on passe dans les herbes, hautes, grandies, panaches épanouis et qui vous peignent les jambes de larges taches d’eau à la plus petite bruine. Suivant forme et texture, chaque feuille va se comporter d’une façon différente, en se couvrant de gouttelettes ou d’une fine pellicule, uniforme et luisante comme une couche de vernis, ou bien plus simplement ne rien laisser paraître qu’elle soit mouillée ou sèche. Qu’elles soient démonstratives ou bien des plus discrètes, les feuilles en général dépendent de l’eau pour vivre, ce sera donc simplement la forme de leur sourire qui sera différente.
Averses et éclaircies, giboulées de mars en mai, des saisons sans cloisons et des lumières rieuses qui se préoccupent bien peu de nos calendriers. Végétation en forme, le flux est encore vif, on s’habitue peut-être, mais quand même l’impression d’aller tout tranquillement vers un rythme plus paisible, un rythme de croisière. Dans les champs les couleurs se complètent pour qu’il y ait un peu de chacune des courbes de l’arc-en-ciel classique, arc-en-ciel pointillé du plus parfait effet. Mais toujours du nouveau du côté des odeurs, cette semaine le sureau, y replonger son nez comme dans les souvenirs de boissons faites maison ou bien de confitures ou plutôt de gelées, toujours à base de pommes, mais aromatisées et c’est ça qui fait tout, l’arôme du souvenir cher, souvenir d’autant plus cher qu’il est à un carrefour des routes de nos archives, tant papilles que pupilles et bien sûr odorat, sans oublier l’endroit, avec qui et comment tout ça a commencé, la découverte, enfin, d’un trésor juste là, juste au bout de nos doigts, négligé juste là par simple manque flagrant de la plus élémentaire de toutes les curiosités. Alors maintenant, oui, chaque année au mois de mai, guetter les ombrelles blanches, parapluies aplatis à l’odeur fabuleuse, à l’ombre énigmatique comme ces molécules dessinées au tableau, quand les cours de chimie faisaient un peu alchimie.
Comme une odeur d’ancien, de passé de fini également tout là-haut, quand on voit les névés rétrécir au soleil, leur couleur qui s’éloigne de plus en plus du blanc et le vert prendre pied bien au-dessus des forêts pour y faire des alpages. Une fois de plus souvenirs, cette fois de l’hiver maintenant, il est loin derrière nous et bien loin devant nous, de quoi penser que cette fois, on est presque en été, qu’on pense presque aux vacances en voyant les champs d’herbes onduler sous le vent comme la mer sous la brise, machines à se déplacer dans le temps et l’espace, qui nous fait enfin voir toute la subtilité des mouvements de l’air, de l’air qu’on ne voit pas

20230713

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux. Les orages de la nuit précédente laissent traîner un peu d’humidité (bancs de nuages) à moyenne-altitude sur les massifs. On retrouve en après-midi plutôt des cumulus sur les sommets, qui se dissiperont en fin de journée. Partout ailleurs, notamment en plaines et basses-vallées : il fait vite très beau.
Températures minimales comprises entre +16 et +18 degrés.
Températures maximales comprises entre +27 et +30 degrés.
Isotherme 0° vers 3600 puis 4200 mètres.
Vent faible à modéré d’Ouest-Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Les orages de la nuit précédente laissent traîner des nuages. Des souvenirs, des impressions qui restent et que le lendemain on regarde autrement. Une image embellie par la tranquillité du calme retrouvé, toute débarrassée du bruit et de la fureur du vent et des éclairs qui nous font tout petits quand l’orage se fâche et crache son tonnerre. Des photos de ces cieux chargés de grondements, de trop d’eau voire de grêle, de ces nuages si noirs qu’on les dirait solides, de ces moments où on se sent si vulnérables, insignifiants et frêles. L’image nous rappelera les émotions vécues, sensations ressenties et autres perceptions, les yeux qu’on doit fermer et les oreilles froissées. Mais rien de comparable à ce qu’on a connu. Le souvenir nous revient sans son intensité, sans le corps qui frémit, la froide sueur qui perle, les poils qui se hérissent. Le souvenir garde le goût mais pas l’intensité. La nuit passée suffit à écrêter nos peurs et à nous faire douter qu’on arrivera jamais en images ou en mots à faire revivre aux autres tout autant qu’à soi-même les sensations perçues dans toute leur véhémence