Archives de catégorie : De saison

Début de mi-septembre 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine toute en nuages. Nuages en pointillé ou bien nuages épais, nuages comme des nuages ou bien comme des moutons, puisque tout doucement, l’automne annonce la descente des alpages, et ici en particulier, le retour des moutons juste devant la maison pour quelques dernières étapes avant de rentrer pour de bon et de passer à l’étable la saison dite mauvaise. Avec les nuages viennent aussi les éclaircies, les pluies et le moins sec qui vous font mieux prévoir pour étendre les lessives, pour sortir en balade, aller aux champignons.
On retrouve des odeurs qui font défaut l’été, remplacées par tant d’autres et qu’on retrouve avec joie quand on se voit privés des doux parfums des fleurs et de l’odeur des foins ou du bois coupé frais. C’est l’odeur du mouillé si le sol est encore chaud quand tombent les premières gouttes, l’odeur des animaux, purin à ciel ouvert ou l’odeur dans la laine quand il faut agripper des deux mains la toison d’une récalcitrante pour la refaire repasser de l’autre côté de la clôture. Quand je dis plus de fleurs, c’est aller un peu vite, oublier toutes celles qui refleurissent coute que coute, vaille que vaille à chaque amputation, comme le serpolet qui sera bien meilleur en fleurs dans la tisane : il nous tire par le bout du nez quand un pied maladroit lui écrase les feuilles.
Au nez on trouve aussi les premiers champignons qui mettront tous nos sens en recherche de chapeaux, de plis, tubes et lamelles pour mettre dans l’omelette. Pour certains, dans le doute, préférer l’abstinence, se contenter du coup d’œil, ou d’une petite photo pour noter la couleur, le brillant ou la forme, mais sans se frotter au goût.
Pour les choses à manger, l’automne est généreux. Au-delà des champignons si on relève la tête, on tombe sur les fruits, les pommes et puis les poires qui font casser les branches et les dernières pêches pour les pots de confiture. Quand vient le temps des noix et autres fruits à coques, on trouvera dans les arbres davantage d’écureuils que de petits oiseaux, la concurrence est rude, on maudit la bestiole et ses oreilles poilues qu’on trouve si mignonne quand il ne sera plus temps de se pencher une fois de plus sur une coquille vide. Laisser la place à l’autre, lui laisser une part de ce qui n’est plus pour nous affaire de subsistance n’est pas toujours facile et ne va pas sans, j’avoue, quelques jurons grommelés que je ne répète pas.
Souvent ne reste des noix qu’une moitié intacte pour nous faire revenir aux années culottes courtes et mains jamais très propres et aux petits bateaux qui n’ont pas d’ailes, posés délicatement sur l’eau calme du lavoir qui s’en ira voguer en vraie coque de noix, avec un mat de branchette et une voile de feuille

Début septembre 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Pluie, éclaircies, petits nuages, gros nuages, orages, semaine équilibrée avec un peu de tout, un peu de frais aussi qui nous dit qu’on avance, tranquillement, vers la fin de l’été. Rien de soudain, de brusque ni d’éclatant comme quand vient le printemps, l’explosion des bourgeons, des couleurs et des fleurs qui font qu’on ne reconnait plus l’endroit familier d’un jour au jour suivant. L’automne est un glissement, un abandon tranquille, comme une résignation, mais sans rien de tragique, juste une évolution, des couleurs et des sons, et des odeurs aussi. En ce moment les fruits sont sur le devant de la scène. Grossir encore un peu, prendre du tour de taille, s’arrondir, faire du ventre pour mieux nous régaler quand le bras se tend vers eux avant même la suite, le croquant sous la dent, le clin d’œil aux papilles. Pour ceux qu’on a manqués, qui ont poussé trop haut, hors de notre portée, piqués par les oiseaux ou que les derniers insectes ont trouvés en premier, une douceâtre odeur de confiture trop mûre nous fait juste regretter de ne pas avoir, petits, mangé assez de soupe pour accéder aux fruits poussés là tout en haut.
Pour les couleurs pimpantes, maintenant que septembre est notre mois en cours, plutôt se fier au ciel qu’aux fleurs qu’il va falloir effacer de nos attentes pour les six mois qui viennent. Les proverbes locaux lient souvent volontiers un ciel rouge ou rosé à du temps dit mauvais. Et cette semaine a vu une belle alternance d’éclaircies et de pluies allant jusqu’à l’orage. De quoi donner raison aux proverbes d’où qu’ils viennent.
Quoique parfois abondantes, les quelques pluies récentes ne sont pas venues à bout de la sècheresse installée dans le petit lac du haut. L’été, plus une goutte d’eau, c’est comme ça tous les ans, mais l’avancée de l’automne se mesure par la suite avec le retour des reflets qui dédoublent les arbres installés sur la berge. Pour l’instant rien de tout ça, à peine quelques brins d’herbe du côté où le soleil ne montre jamais son nez, mais plus aucun brin de vie quand on pense aux têtards qui ont vu là le jour lors du dernier printemps. Alors, monter là-haut pour se dire qu’on y va juste pour faire la photo, une sorte d’état des lieux, une manière de suivi, de prendre des nouvelles et puis finalement ça prend bien plus de temps qu’une simple visite. S’asseoir sur un tronc pour écrire un petit texte et regarder autour pendant que les oiseaux reviennent moins méfiants et puis en espérant revoir le fier chamois qui a fait quelques pas sans forcer aucunement et tout droit dans la pente pour s’éloigner de moi au cours de la montée, mais s’est vite arrêté estimant finalement que je ne représentais pas vraiment un danger.
Alors en attendant que le lac se remplisse d’eau, monter là prendre l’air, avant de redescendre pour profiter du soir qui tombe un peu plus tôt et laisse plus de temps aux lectures du soir

Fin août 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Juste par demi-journées, pour nous habituer, le retour de la pluie, des nuages et du gris, du brouillard et du frais. Souvent ça vient le soir un peu façon orages, plein de rage dans le vent qui annonce le tonnerre, les éclairs et la pluie. Des vents soudains et forts qui font tomber les arbres, les brisent, leurs cassent des branches puisqu’ils sont déjà tous affaiblis par le sec, les insectes qui profitent en experts opportuns de leur lourde fatigue et se glissent sous l’écorce pour aller y écrire de sombres arrêts de mort dans une langue inconnue. Certains résistent encore, fantômes vides de sève, photos en noir et blanc, souvenirs de leur jeunesse, ils penchent, mais ne tombent pas.
Pour les arbres déjà morts, le retour de la pluie ne changera pas grand-chose, mais pour nos oreilles vides de tous les chants d’oiseaux occupés loin d’ici, le gazouillis des ruisseaux est une consolation, suivre les mouvements de l’eau, le voyage d’une feuille emportée par le flot, les ondes d’agacement quand le cours rectiligne est dévié par une pierre, un bout de bois, une racine ou la berge. Pour les oreilles encore le bruit de quelques insectes même si maintenant que les jours sont plus courts, on en voit un peu moins. Aucune libellule dans les sombres trous d’eau de la tourbière là-haut, signe de fin de la saison pour les vols gracieux des demoiselles à quatre ailes. Encore beaucoup de guêpes et de ces grosses mouches qui rentrent dans les maisons et ne savent plus sortir, se cognent contre les vitres et se rencognent encore sans jamais soupçonner que la transparence du verre peut cacher un obstacle.
Frénésie des insectes, descente des troupeaux qui petit à petit se rapprochent des étables où ils passeront l’hiver, c’est le temps des récoltes, des réserves pour l’hiver. Les écureuils s’activent du côté du noyer, les oiseaux dans le figuier se gavent de fruits violets, concurrence effrénée avec les humains qui pensent confiture ou bien juste le plaisir du fruit cueilli sur l’arbre et dévoré sur place. Automne saison des fruits, ce sera aussi la fin de la saison des fleurs, de la légèreté de l’été, des tissus juste voiles, cotonnades comme pétales, ou bien lin tissé fin. Journées plus courtes, mais aussi nuits plus longues, plus de chances de pouvoir admirer les étoiles, la pluie qui fait briller les gouttelettes accrochées à la courbe d’un brin d’herbe

Fin de mi-août 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

C’est la fin du trop chaud, retour au plus tranquille, à quelques gouttes de pluie, à des lumières plus douces qui nous laissent à nouveau ouvrir les yeux en grand. Voir revenir les nuages se poser sur les pentes, montagnes ennuagées, couvertes de moutons blancs qui font lire autrement l’autre côté de la vallée. Fond clair pour dessiner en sombre les arbres qui vivent là-haut, sur les crêtes des bosses posées du premier plan, d’habitude estompées par les arbres de derrière.
Un peu d’eau et de frais, encore un peu de vert et quelques fleurs éparses qui tentent leur chance quand même, indifférentes et fières parmi celles qui n’ont pas su résister au chaud et se laissent doucement attraper par l’automne et le jaune, annonciateur de brun, de rouille, d’humus, de terre. D’autres pensent au printemps, le prochain qui viendra et laissent tomber leurs feuilles pour bâtir des bourgeons. Une sorte d’aspiration au calme et au repos après la frénésie et les peines de l’été pour résister au sec. Certains arbres ont déjà abandonné le combat, pommes déjà tombées et noisettes à terre quand elles sont encore vertes, alors juste hâter les signes de l’automne pour ne pas compromettre les saisons à venir.
Du côté des lumières, les jours se font plus courts et les rayons de soleil se penchent pour aller voir jusque dans les maisons. Mesurer les saisons à l’avancée du jour sur les lames du parquet, un peu comme si l’été cherchait le meilleur endroit pour venir se reposer durant les mois d’hiver.
Du côté des insectes, les airs sont encore pleins de divers vrombissements, peut-être un peu plus tranquilles maintenant que les oiseaux s’occupent de tous les fruits qu’ils dévorent avidement nous laissant des figues creuses et des pommes trouées en échange de leurs vols silencieux et alertes.
Alors, se préparer à recouvrir de manches nos bras si longtemps nus et à voir le soleil dans le jaune des feuilles qui virevoltent puis se reposent au sol

Mi-août 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Semaine de chaleur, de forte chaleur, de canicule. Le grand chaud excessif, tout comme son opposé, le grand froid excessif, nous pousse à l’intérieur, nous pousse à nous cacher, nous camoufler, nous soustraire au-dehors, à laisser seuls au loin ceux qui ne peuvent se mouvoir pour aller chercher l’ombre. Les arbres sont de ceux-là, plantés, comme toutes les plantes et qui ne peuvent quitter le lieu de leurs racines. Eux qui nous font de l’ombre ne peuvent en profiter que venant de leurs aînés, qui eux sont condamnés à rester tête nue sous le soleil de plomb. Pour certains cette épreuve a hâté la venue du jaunissement des feuilles. Beaucoup ont sur la tête, en fonction de leur espèce, de ce jaune lumineux qui rappelle le soleil, ce jaune juste au-dessus d’eux.
La moitié du mois d’août maintenant dépassée, on voit doucement venir la pensée de l’automne, comme une main posée sur la poignée de la porte, quelques feuilles déjà rousses nous disent que c’est bien ce qu’on croit, malgré la canicule, ou peut-être à cause d’elle, commencer à songer à la suite de l’histoire. Ne pas trancher ici dans cette immense querelle entre ceux qui préparent toute chose à l’avance, vivant dans le futur une partie du présent, ou ceux qui pensent quand même que c’était mieux hier et vivent dans le passé une partie de leur vie. Juste au sein du récit, placer quelques indices, des détails tout petits que l’on remarque à peine, mais qui aident à la fin à ne pas voir la fin comme un cheveu sur la soupe.
Ces premières feuilles jaunes, s’en réjouir ou pas, signes du temps qui passe, sagesse ou bien vieillesse, elles sont là, voilà tout. Les fruits, sur beaucoup d’arbres ne sont pas encore prêts à se laisser tomber dans nos pots de confiture, nos tartes, nos compotiers, on aimerait les voir prendre un peu plus de volume, de rondeur, de ce potelé joufflu qu’on prête aux nouveau-nés comme signe de belle santé. Flétris avant d’être mûrs, avant que les pépins, noyaux et autres graines n’aient pu se pomponner pour s’en aller germer dans une prochaine saison, c’est le lot de beaucoup en ces jours de trop chaud qui nous ont fait sauter tout un tas de chapitres, nous livrent la conclusion de la saison d’été sans qu’on ait eu le temps de savourer le style, l’écriture et la phrase avant le dénouement

Début de mi-août 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Chaud cette semaine, pas juste le chaud de l’été, mais le chaud du trop chaud. Alors, scruter le ciel pour y voir des nuages, revenir aux vieilles images de ce début de semaine alors qu’on n’était pas encore vraiment dans le trop bleu d’un ciel vraiment trop vide. Et y voir des nuages, leur voir une forme de vague, de déferlante, de houle, de vaguelette, de mouton. Prendre le temps de penser à cette couleur dite froide, à ce bleu tout là-haut qui aujourd’hui nous dit que la chaleur est là, tandis que ce même bleu, pour tous les mois d’hiver serait couleur de la glace ou couleur de nos doigts trop longtemps loin du feu. Alors en ce moment, penser au bleu de l’eau, le modéré de la mer dont la température est beaucoup moins encline à des sautes d’humeur, qui chauffe et refroidit, mais le fait tranquillement sans hérisser de pics nos courbes de suivi, sans affecter nos vies jusqu’à nous faire rêver, nous faire voir des mirages, des nuages dans le ciel alors qu’il n’y en a pas.
Aucun espoir de pluie du côté des nuées, alors baisser les yeux pour ne pas être éblouis et chercher un peu d’ombre, un peu de vent aussi. L’ombre de loin la plus douce reste bien celle des arbres, le couvert des forêts qui nous offrent leur sombre sans qu’on soit obligés d’une quelconque façon ni de les arroser ni de les bichonner comme nos plantes de jardin, juste les laisser faire, eux qui savent mieux que nous manier le froid, le chaud, l’eau et le manque d’eau tant que ça reste, quand même, de l’ordre du raisonnable.
De l’ombre on en aura aussi à l’abri des cailloux, des falaises, des rochers, des hauts et bas du sol à l’état naturel, exempt de nivelage, de nos idées de faire plat, obsession, fixation quand il s’agit d’enlever tout ce qui peut faire obstacle à nos lourdes mécaniques. À regarder les pierres avec plus d’attention au lieu de ne penser qu’à en faire du gravier, on trouverait des plantes, des bêtes, des paysages, des prototypes d’insectes encore plus fantastiques que ceux que l’on connait, on plongerait dans leurs mondes comme la mouche dans la fleur. Mais pour qui n’a pas de pierres pour y voir ces histoires, manque un peu d’habitude pour se laisser porter par l’imagination quand le temps est venu de juste faire la planche en attendant le frais, il reste tous les livres qui nous emmènent ailleurs, alors juste décaler nos horaires de travail et puis se concentrer, pour le milieu du jour un peu trop éloigné des périodes plus fraiches du matin et du soir, du coucher du soleil, juste ouvrir un livre et plonger dans les mots

Début août 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Pendant toute cette semaine, le temps était changeant. Un peu de frais, un peu de pluie et aussi du soleil et son presque trop chaud. Retrouver le matin, les manches sur les bras et les mains dans les poches pour qu’elles reprennent couleur. Aller voir au jardin, voir le jaune éclatant des larges fleurs de courgettes, plus grosses que la courgette qui grandit dans leur ombre et que l’on sent déjà encore un peu croquante nous finir sous la dent avec une pointe d’ail et les petites herbes qui grandissent pas trop loin : bien sûr de l’origan et puis du serpolet qui fleurit si violet qu’on ne peut s’empêcher d’en mettre une branche de plus. Pour terminer le repas, une petite salade avant qu’elles ne veuillent prendre des airs de grande dame, qui vous regarderait d’un petit sourire en coin, une fleur de bien trop haute, pour vous dire qu’une fois de plus, la planification a eu quelques manqués. Dessert juste au-dessus avec les premières prunes, petites merveilles sans nom de l’arbre rescapé du trop de neige d’un coup qui a tant abimé de ces fragiles pruniers.
Entre deux coups de fourchette, jeter un œil dehors, apprécier comme il faut les nuages qui jouent sur les pentes d’en face, cache-cache et toboggan, aidés par la lumière qui les fait blancs ou gris, aimables ou menaçants, duveteux ou trop sombres. Hésiter à sortir, avec ou sans la veste, y regarder encore et finir par rester, debout devant la fenêtre à les regarder jouer avec nos souvenirs, nos envies de voyage, des nuages qui pourraient être d’un autre continent comme d’une autre vallée tant ils nous laissent peu de repères visibles pour pouvoir à coup sûr affirmer haut et fort où nos pieds sont vraiment. Dépaysement tranquille, juste se laisser faire, se laisser embarquer.
Pour la suite du voyage, aller voir chez les arbres qui vous diront le temps tout autant que le temps. Le temps de la météo, avec les feuilles dodues, toutes rebondies d’humide, ou bord recroquevillé quand les averses ne sont que des souvenirs lointains. Temps du calendrier par les couleurs qui vont doucement vers le jaune quand le vert perd son bleu. L’automne est encore loin, mais août c’est le début de la fin pour les feuilles. En attendant, quand même, nous restent à admirer les graines des orties, les fruits qui prennent confiance, quittent le vert enfantin pour des teintes dans les rouges, les jaunes, les violets et les bruns qui disent les caractères, les accents spécifiques. Un peu comme lire une langue ne donnera pas le même son quand on change de région, dire pommier ne donnera pas la couleur de la peau, la forme et puis la taille et encore moins le goût, l’acide ou le sucré, voire la pointe d’amertume du fruit qu’il a nourri tout en étant pommier comme tous les autres pommiers. Alors attendre encore, en surveillant de près pour connaître les voix des fruits qui s’arrondissent en apprenant leur texte

Fin juillet 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Fin juillet, le milieu de l’été. Juillet ce serait un peu comme l’acclimatation, se faire à la chaleur et aux soirées plus longues qui permettent de tirer un peu sur la journée, d’aller encore le soir, après avoir mangé, faire une petite balade ou gratter dans le jardin si jamais les moustiques ne se mêlent pas trop de tout ça. Le juillet des végétaux c’est avoir tout en place, l’ombre douce sous les arbres, les feuilles qui se fortifient, épaississent leurs fibres en tirant du soleil tout ce qu’elles peuvent attraper, magie de la chlorophylle, précieux panneaux solaires qui créent de la matière. Fin juillet cette année c’est du frais agréable, avec du chaud sans trop et de l’eau pour donner assurance et volume à tous les végétaux.
Du côté végétal, ça murit et grossit, ça se colore aussi ou ça prend du piquant si on est né châtaigne. Autres arbres, autres feuilles, les prunes affirment chacune une couleur ou une forme quand les feuilles restent discrètes avec leurs différences. Maintenant chacun affine la forme de ses fruits, les pommes prennent de la rondeur et même pour certaines, du rosé sur les joues. Quand on part en balade c’est régal assuré, mûres, myrtilles ou framboises, voire encore quelques-unes des petites fraises des bois, les choisir avec soin pour éviter l’acide, les papilles guident la main qui laissera sur la branche le fruit pas encore prêt à quitter sans regret sa plante nourricière.
Du côté animal pour moi l’été est de loin la saison des insectes. Se baisser pour les voir, regarder au plus près pour pouvoir s’extasier sur la finesse des pattes, la transparence des ailes ou encore le solide de leurs fortes carapaces. Ils ont aussi pour eux une ingéniosité et une force de groupe qui est apte à détruire toutes les forteresses que l’on croyait imprenables. Leur force et leur faiblesse reste leur petite taille, vulnérabilité face aux becs affamés des oisillons juste nés que les parents nourrissent avec le plus grand zèle. Mais tout ça se passe, bien sûr, dans un monde idéal, quand nous autres humains n’avons pas décidé de les éliminer avec des armes chimiques, sûrement un peu jaloux de leur esprit d’équipe.
Souvent la météo mettra tout le monde d’accord, les orages du soir font rentrer tout ce qui bouge aux terriers respectifs, avec côté humain quand même un avantage qui lui permet de voir à travers ses fenêtres les nuages faire leur show, nous cacher les montagnes comme les parents apprennent au tout petit bébé que Sophie la girafe ou l’adoré doudou existe encore même quand il ne le voit plus

Fin de mi-juillet 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Orages et averses d’été, de ces pluies qu’on attend pour rafraichir le soir et parce qu’elles sont logiques dans le cycle des jours et puis celui de l’eau. Traits, points, toujours clairs et brillants sur le fond sombre des arbres, le langage des coulées, des mots à déchiffrer dans une autre écriture, celle des petites gouttes rondes et puis des gouttes longues, le morse de la pluie. Une autre façon de dire, de parler des nuages, elles disent d’où elles viennent, disent la terre où elles tombent et ce qu’elles y feront, juste flaque ou ruisseau jusqu’à rejoindre la mer, un futur d’aventures.
Les arbres et autres plantes à quelques exceptions près sont maintenant plus tranquilles, le temps n’est plus aux fleurs, aux feuilles à construire, juste à consolider tout ce que le printemps à fait naitre de nouveau, elles sont plutôt croissance que fleurs ou bien naissance. Presque le temps de lézarder dans le beau temps d’été. Les fruits sont bien en place, les papilles se préparent au fur et à mesure que grossissent les pommes.
Il reste quand même des plantes pour grandir coûte que coûte sans prendre aucun repos, qui renaissent de plus belle quand une débroussailleuse les réduits à néant au niveau des racines, les fougères et les ronces sont de ces sortes de plantes pourvu que l’eau soit là, au moins l’humidité. Les mousses bien sûr aussi, qui se replient pour le chaud et se déploient en grand quand l’eau est de nouveau là.
Question adaptation, les plantes savent faire pourvu qu’on les laisse faire, les animaux aussi, chacun son petit royaume, son moment de la journée, quand il s’agit de voir la journée de 24 heures, avec la nuit aussi. Alors que nous humains sommes bien moins adaptés à vivre dans le noir surtout que maintenant, pleine lune ou noir complet, on allume la lumière pour que nos yeux puissent rester notre atout principal pour connaitre le monde qui est autour de nous. Alors, en profiter pour quand même ça et là, lever les yeux au ciel et éteindre les lampes pour pouvoir profiter des étoiles, de la lune et puis de toutes les ombres qui font beaucoup moins peur quand on fait un effort pour mieux faire connaissance.

Début de mi-juillet 2025

Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Début de semaine un peu comme on reprend son souffle après une longue apnée, comme on reprendrait vie. Après la canicule, enfin un peu de pluie, une pluie tranquille et douce, pas un orage violent, une vraie pluie qui mouille, même s’il faudrait quand même un peu plus que ça pour hydrater la terre souvent devenue poussière quand elle était à nu, sans aucune protection, sans couvert végétal, sans un habit de feuilles. Et avec la pluie, reviennent les douces fraicheurs. On n’est pas en hiver et fraicheur en juillet se range dans l’agréable. Le retour sur la peau des poils qui partent en guerre pour garder la chaleur, de nos cuirs qui se parent des petites montagnes de la chair de poule. Les soirées encore longues sont des moments précieux, des bouts de jour en plus, une deuxième journée plus tranquille et douillette quand celle du temps normal est déjà derrière nous. Aller se balader jusqu’à ne plus rien voir que des nuances de gris ou lire en jetant un œil, et parfois même les deux, sur le soleil qui se couche sans toutefois oublier de laisser s’attarder quelques-uns de ses rubans, volants et falbalas au milieu des nuages qui se pâment en rosissant. Alors on rentre quand même pour aller se coucher, mais la fenêtre ouverte fait de nous des indiscrets chez les chouettes hulottes qui échangent, se chamaillent et s’appellent comme si elles étaient seules.
Vers le milieu de la semaine, les nuages s’écartent, laissent la place de nouveau au ciel bleu, au soleil. Retour du soleil donc, mais un soleil décent, un soleil raisonnable qui réchauffe sans cuire. Profiter du moment pour aller en forêt sur les chemins en pente puisque les feuilles mouillées glissent certes sous la chaussure, mais moins que les feuilles très sèches qui sont plus insidieuses et glissent l’une sur l’autre pour vous faire redescendre bien plus vite que prévu.
Au cours de la balade, penser à faire une pause, sous les arbres on est bien, lumière tamisée et puis théâtre d’ombres. À défaut de bord de mer on a les bords des feuilles, on peut même, luxe du choix, élire sa météo et la forme des vagues. Calme plat chez le noyer, vaguelettes chez le hêtre, houle tranquille chez le chêne et déferlantes terribles si on se rapproche assez des bords de la longue feuille du digne châtaignier. Les feuilles ont toutes maintenant leur vert soutenu d’été, elles se sont renforcées, gainées dans de longues fibres, elles ont atteint, cette fois, leur pleine maturité. Chez les arbres on n’est plus dans le temps des naissances, on est dans la croissance, l’entretien attentif des fleurs devenues fruits, attendre patiemment que ces fruits deviennent gros, dodus, joufflus, ventrus pour que les frugivores attentifs à l’avenir puissent les déguster et jeter les noyaux, disperser les pépins pour que d’autres arbres poussent.