Archives par mot-clé : Baudelaire

Accent

Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite

Il existe des accents presque pour tous les goûts. Les accents dans les voix, c’est la géographie qui nous vient aux oreilles. Dans l’endroit où l’on est, dans les bras familiers de la langue maternelle, on n’aura pas d’accent, l’accent ce sera les autres, ceux qui habitent loin, qui s’occupent autrement de leurs assaisonnements. Cet accent de la voix est celui du parlé, il se pose sur les mots quand ils sortent de la page pour faire vibrer l’espace, quand ils deviennent des sons. Les accents de l’écrit, de la typographie, eux, se posent sur les lettres, tant pour changer leur son que pour changer le sens des mots qu’ils ont construits. Mais sans aucune voix haute, tout ça restera là, juste entre soi et soi, juste dans nos têtes à nous, juste au bout de nos doigts qui déposent les accents, au crayon, au clavier, comme il faut sur les lettres pour que le sens y soit comme on voudrait qu’il soit. Car juste un petit accent peut faire tout basculer, de sûr on devient sur et adieu certitude. Ensuite les choses sont simples pour les accents convenus, ceux qui sont comme ils sont, même si je vous l’accorde, la tâche d’écrire tant de mots sans jamais bousculer orthographe et grammaire, est rarement vraiment simple. Mais perdre le tréma d’une action héroïque, ravalerait le héros au rang de batracien qui coasse dans sa marre, on serait dans le couac, plus dans l’admiration. Pour beaucoup d’autres sens, il revient à chacun de venir mettre l’accent là, juste où on veut le mettre, où on veut appuyer, peser de toutes ses forces. Mettre l’accent en photo sur telle partie de l’image, ou juste choisir le cadre, rajouter du contraste, jouer sur les couleurs, sous ou surexposer pour que l’effet soit là, car avec la lumière, il suffit d’une tache pour compliquer la tâche de qui photographie. Dans la cuisine aussi, les épices sont nombreuses pour venir amplifier tel goût ou bien tel autre. Et puis mettre l’accent n’est pas écrabouiller, tout est dans le dosage, la nuance, la mesure pour préserver l’effet, pour que le ô de Baudelaire garde toute sa puissance quand on lit Recueillement. Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille

Le nez

Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite

Ça commencera par là, par le nez, par le pif. Pas d’écouteurs pour lui, de paupières pour le clore, pas de dents à serrer pour qu’il puisse éviter tout le désagréable, pas de mains dans les poches pour rester entre soi. Le nez attrapera tout, il suffit de l’écouter, même s’il n’a pas les mots. Il a les mots des choses, pas les mots des odeurs comme les yeux, les veinards, ont les mots des couleurs, des formes et des valeurs. Maintenant qu’on est humains et qu’on se tient debout, on l’a bien éloigné de ce qu’il doit sentir, on lui fait la vie dure, on le délaisse un peu, au pays du bitume on l’accuserait même d’être une porte d’entrée pour les toxicités qu’on a déposées là. Pourtant parfois le nez nous dit encore le monde, à sa manière sans mots il nous dit d’aller voir de plus près sous les feuilles, gratter au pied des arbres pour voir les champignons, il nous dit que juste là, on a posé le pied sur une touffe de thym et que la belle feuille verte est celle de l’ail des ours et non pas du muguet. Il nous dira aussi qu’une bête a dormi là, les yeux confirmeront qu’elle a gratté la terre, enlevé toutes les feuilles, les brindilles et les pierres pour retrouver l’humus quand nous autres humains, accumulons les couches, de litières, de matelas, pour nous en isoler, malgré les sons qui disent les liens forts qui unissent, et humus et humain. Quand le jour se fera sombre, ce sera encore le nez qui nous dira le feu, sa fumée, son fumet, que là on trouvera chaleur et compagnie, et la marmite de soupe pour réchauffer l’hiver en attendant l’été et ses fleurs qui feront dire à l’humain que l’on reste, même à celui des villes, que c’est quand même bien que nous ayons gardé cet appendice, ce cap, au milieu de la figure, pour sentir les parfums frais comme des chairs d’enfants, doux comme des hautbois, verts comme des prairies

Lecture en cours : « L’Appel des odeurs », Ryoko Sekiguchi

20231205

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Devenant mitigé. Les chutes de neige de la nuit, au-dessus de 700/900 mètres, s’évacuent en bonne partie par l’Italie en milieu de matinée. Place à un temps changeant à l’arrière : entre éclaircies (franches en plaines) et paquets nuageux (nombreux sur les massifs) donnant de bien rares et faibles giboulées de neige résiduelles en montagne. Elles cessent totalement le soir.
Températures minimales comprises entre +1 et +5 degrés.
Températures maximales comprises entre +5 et +9 degrés.
Isotherme 0° vers 1200 puis 800 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest puis Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Il neige. Il neige en blanc sur blanc, de gros flocons bien denses, épais et sûrs d’eux-mêmes, de leur état solide, du solide floconneux, de la neige à boules de neige. De la neige qu’on compacte à chacun de nos pas, qui grince comme si nous-mêmes étions de lourdes machines, de ces presses hydrauliques à odeur de graisse chaude. À chacun de nos pas, on écrase, on détruit, un moelleux de nuage, on passe du léger que chaque souffle entraîne, où il veut, quand il veut, au dur et au serré, de cet épais qui forme les parois des igloos, qui se transforme en glace, translucide et vivante, capable d’inventer elle-même son propre bleu. On perd le doux flocon et ses branches en étoiles, sa blancheur de papier, et sa manière à lui de dire le haut du bas, le dessous du dessus par le noir et le blanc quand il se pose, oiseau, sur les branches des arbres. Du noir et blanc, beaucoup, de la couleur, encore, un reste de feu d’automne, des feuilles restées fidèles, attachées à leur arbre, un bouleau à tronc blanc, clin d’œil au blanc sur noir pour quelque temps encore, un rappel d’il y a peu, rappel d’avant le blanc, un bout de transition rattrapé par le temps qui nous redit qu’on peut, en y regardant bien, lire la saison qu’il fait dans la couleur des feuilles comme chez Baudelaire on lit que les Chinois voient l’heure dans l’œil des chats, mais qu’on y trouve aussi l’heure de l’éternité

Charles Baudelaire, L’horloge, Le Spleen de Paris

20231125

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Hivernal. Massifs souvent accrochés, avec quelques éclaircies mais aussi de petites giboulées de neige faibles et intermittentes (les accalmies prédominent) dès 300/500 mètres. Les reliefs haut-savoyards sont plus durablement accrochés. En plaine et basses vallées le temps est souvent sec, les éclaircies l’emportent sur les quelques bancs nuageux.
Cumul de neige depuis vendredi soir :


  • en Haute-Savoie : traces à 3 cm vers 700 mètres, 10 à 20 cm au-dessus de 1500 mètres.
  • en Nord-Savoie et Ouest-Savoie+Chartreuse : traces à 2 cm vers 700 mètres, 5 à 10 cm au-dessus de 1500 mètres.
  • ailleurs plus au Sud : traces tout au plus vers 1000 mètres, 1 à 3 cm au-dessus de 1500 mètres.
    Températures minimales comprises entre +1 et +3 degrés.
    Températures maximales comprises entre +4 et +6 degrés.
Isotherme 0° vers 700 mètres.
Vent modéré de Nord, sensible en haute-altitude.

Prévisions Météo Alpes

Des giboulées de neige jusque presque dans la plaine. Hivernal pour de vrai quand le blanc se dépose, saupoudre la terre sombre, les feuilles mortes de l’automne. Premières neiges de l’année pour ceux qui vivent en bas, de quoi se rappeler tous les hivers passés, les regarder tomber, ces morceaux de nuages, tranquilles et décidés qui nous rassurent un peu sur les saisons qui passent. Juste une première marche, ensuite monte l’escalier au grenier des souvenirs et dans nos réflexions de quoi nous occuper tout le reste du jour, comme un brin d’herbe sèche à mâcher pour la route, comme un vers de Baudelaire calé dans le coin de la tête pour la journée qui vient

Incendie de nuages

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Coucher de soleil, Queige, mai 2023

Ce soir-la, c’était coucher de soleil. Un peu comme tous les soirs mais pas vraiment tout comme. La couleur des nuages les faisait incendie, la couleur des branches hautes les faisait charbon noir. Feu de forêt, foyer dans la cime des feuillus, image fugace, éphémère, instantanée. Quelques secondes à peine, tout au plus une minute, le temps de déclencher, de cliquer sur l’écran, le temps d’un coup de fil, juste le temps d’un appel. Entre le bleu du jour et le noir de la nuit, le feu. Flamboyant, flambant, flammes, feu, incendie. De l’abstrait dans le ciel trop réel dans nos têtes. Contraste. Entre fournaise insatiable et douces couleurs tendres, raccourcis de pensée, court-circuit effrayant, l’étincelle de l’image. Au milieu du tranquille, comme un grand froid dans le dos, l’irruption du danger, de la mort, de la peur. Juste à cause d’une rencontre de formes et de couleurs, juste à cause de ce ciel, des innocents nuages teintés de fin du jour qui s’en iraient en flammes emmenés par le vent. Les couleurs toutes seules dans un coucher de soleil amènent d’ordinaire des images innocentes, moins dangereuses, plus bénignes, parfois même romantiques voire un brin désuètes. Un couple assis de dos, une couverture pour deux, et le soleil couchant sur une plage déserte. Luxe, calme et volupté. Là, non. La forme des nuages construit un épisode furieux et dramatique, nous le rend fascinant, on tremble pour le fragile de la beauté des lieux. La force de l’image nous porte vers le feu quand tout nous pousse au doux. Rêve et cauchemar mêlés qui se renvoient la balle bien trop rapidement pour qu’on puisse l’arrêter, pour qu’on en ait envie, fascination du drame. Le charme des Fleurs du mal

20230215

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Printanier. Plein soleil. Pour l’anecdote : de rares grisailles à l’aube en Isère, puis de fins filaments nuageux très élevés en fin de journée sur l’ensemble de la région.
Températures minimales comprises entre -2 et +1 degrés.
Températures maximales comprises entre +14 et +16 degrés.
Isotherme 0° vers 2800 mètres.
Vent faible de Sud.
Prévisions Météo Alpes

Printanier. Ciel bleu, uniforme. Uniformément bleu sans accroche, lisse et propret. L’ennui, celui qui dans un bâillement avalerait de monde. Mais l’anecdote est là, ce sera elle la clé. Aspérité, gratton, détail, petite aiguille perdue dans l’immense botte de foin, celle qu’on recherche, celle qu’on espère, qu’on souhaite vraiment, vraiment fort, pour nous sauver du vide. La mouche placée juste là, au coin des lèvres peintes d’une courtisane d’antan ou le mot étranger, venu d’une autre langue, posé au creux d’un texte pour dire sans insister l’attrait pour ce qui est de cette autre culture. Comme une chose qui dépasse et qui dit le dessous, l’anecdote donnera vie à un deuxième étage du récit trop poli, à une deuxième lecture pour l’autre lecteur en nous, un peu plus averti par ce qu’il a vécu ou bien tout simplement, ce qu’il a lu avant. L’anecdote peut paraître futile et dérisoire mais c’est pourtant bien elle qui viendra nous offrir du récit l’épaisseur, du voyage la couleur et du texte, la dimension manquante

20230118

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Neigeux. Les giboulées de neige matinales concernent, encore une fois, toujours prioritairement la Haute-Savoie et le Nord de la Savoie tandis qu’elles sont bien plus rares ailleurs avec même de courtes trouées sur le Sud-Est de la région. De nouvelles chutes de neige se mettent en places le long des Préalpes en mi-journée. Elles s’y renforcent un peu l’après-midi, ainsi que de Belledonne au Mont-Blanc et débordent sur les autres hauts-massifs internes. Elles cessent en milieu de nuit suivante. Il neige alors jusqu’en plaines mais les quantités sont très faibles.
Quantités attendues en montagne au-dessus de 800/1000 mètres

  • 15 à 25 cm en Haute-Savoie/Nord de la Savoie.
  • 10 à 20 cm en Préalpes et de Belledonne à la Lauzière.
  • 5 à 10 cm en Haute-Maurienne.
    Températures minimales comprises entre -1 et +1 degrés.
    Températures maximales comprises entre +1 et +3 degrés.
    Isotherme 0° vers 900 puis 300 mètres.
    Vent faible à modéré de Nord-Ouest.
    Prévisions Météo Alpes

Neigeux.
Tu réclamais la neige, elle descend, la voici …
Atmosphère ouatée, les flocons en tombant s’emparent de tous les bruits, les retiennent, les absorbent, les avalent, les effacent. La neige mange les clés qui tombent, dévore le bruit des pas, calmerait presque le vent, mais fait craquer les arbres. Légère en apparence, la neige est de flocons paisibles qui se rassemblent et pèsent jusqu’à se faire lourdeur sur les fragiles branches qui plieront sous le poids, réunion planifiée de malfaiteurs duveteux. Pour cacher ses forfaits, ce qui plie sous sa charge et ce qu’elle a cassé, la neige, sûre de son fait, déploiera en douceur un édredon douillet. Manteau blanc qui tordra toutes nos lignes droites et fera de nos angles de douces courbes arrondies, il cachera aussi nos pointes acérées et nous dérobera tout fourbi mal rangé. Adulée par les uns, redoutée par les autres, elle écrit blanc sur sombre une histoire que l’on aime autant pour sa violence que sa fragilité, toutes deux au service d’un charme indiscuté. La neige en quelque mot serait un oxymore, aux uns elle porte la paix, aux autres le souci, parfois les deux ensemble, exquise fleur du mal

20221022

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

De temps en temps

20221022

Encore de bonnes pluies. Jusqu’en milieu de journée : toujours un temps très couvert avec de fréquentes pluies, parfois marquées en centre-Isère/Bauges-Beaufortain/Haute-Savoie. Puis ces pluies s’évacuent vers l’Est et deviennent vite très faibles. Le soleil revient vite d’Ouest en Est au fil de l’après-midi et il fait assez beau partout d’ici la fin de journée.
Limite pluie-neige vers 2900 mètres (10-20 cm supplémentaires en Mont-Blanc au-dessus de 3300 mètres, un peu moins en Vanoise).
Températures minimales comprises entre +12 et +14 degrés.
Températures maximales comprises entre +18 et +22 degrés.
Isotherme 0° vers 3200 mètres.
Vent modéré d’Ouest-Sud-Ouest, sensible à haute-altitude.
Prévisions Météo Alpes

Encore de bonnes pluies. Une bonne pluie, une bonne tarte, une bonne raclée. Une bonne journée ? « On appelle bonne, une chose exactement adaptée à son service. » Alors pourquoi pas une bonne pluie pour une bonne journée, une journée en contraste, en trempé puis séché, une journée de changements, de lumière dans les gouttes, de reflets étincelants sur les surfaces ruisselantes. Une journée de détresse pour les nuages qui pleurent sur le monde tel qu’il est, leur eau qui part au loin sans plus nourrir la terre. Peut-être qu’ils pleurent de rire quand la cime des arbres leur chatouille le ventre ? Journée de profonde joie pour le jeune torrent qui reprend enfin vie, chante dans les aigus entre deux cabrioles, en voyant de là-haut qu’il a encore le temps de devenir plus grave avant d’avoir rejoint le fleuve digne et tranquille. Journée bonne ou pourrie, tout pour ne pas rester coincé•e•s, bloqué•e•s et enfermé•e•s entre les n de celui qui nous mine, l’ennui
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde

20220730

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux. Conditions très bien ensoleillées, à nouveau chaudes en après-midi. Pour le décor : quelques résidus nuageux, de type cumulus, autour des reliefs.
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +29 et +33 degrés.
Isotherme 0° vers 3600 puis 4200 mètres.
Vent faible à modéré de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Pour le décor : résidus nuageux, et souvenirs d’orages, nuages de carton pâte, façades évidées, espoirs de pluie déçus face à la sécheresse, au jauni, au cassant, aux herbes folles remisées dans le foin. Décor juste pour faire joli. Oui, ce n’est pas le petit nuage frivole et désinvolte qui viendra abreuver la plante qui baisse la tête, mais suivant l’orientation du soleil, il peut déjà lui offrir un peu d’ombre, ralentir le processus, lui permettre de tenir jusqu’à la prochaine pluie. Le décor sur nous-autres agit plus subtilement que l’arrosoir d’eau fraiche, il participe mais jamais ne fera, seul, toute la différence. Il vient chercher en nous un écho, un souvenir, une teinte ou une senteur. Il est là dans les films pour nous mettre dans l’ambiance. On fait aussi la guerre par des journées radieuses et mourir au soleil n’en est pas moins mourir, mais nous sommes ainsi faits par nos correspondances que la pluie et le sombre nous préparent mieux au drame. Émotions et couleurs ont des affinités, de même avec les sons qui caressent nos humeurs, ou le goût de la madeleine, trempée dans la tisane. Alors oui au décor qui a son importance, pas la même pour tout le monde en fonction des histoires, dans tous ces oxymores, chacun choisi son pôle. Il y aurait en nous des rouages dérobés, cachés sous des tentures, qui nous prennent par la main, par le nez, pas l’oreille, cette atmosphère obscure qui enveloppe la ville, aux uns porte la paix, aux autres le soucis. Tous ces liens irréels que Baudelaire a tressés avec ses fleurs du mal

20220708

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Grand ciel bleu pour tout le monde, rares cumulus.
Températures minimales comprises entre +12 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +29 et +32 degrés.
Isotherme 0° vers 4700 mètres.
Vent faible à modéré de Nord-Est, bise localisée.
Prévisions Météo Alpes

Rares cumulus. Isolés, singuliers. Seuls nuages blancs perdus dans le grand bleu du ciel, ils ne peuvent être mieux vus, admirés plus pleinement, plus exclusivement. Ils affirment ce qu’ils veulent, personne pour les relire ou pour les contredire. Ils sont les rois du ciel, objets des attentions de quiconque lève les yeux, octroie aux altitudes un regard même distrait. Adulés par les branches qui agitent dans le vent leurs feuilles envieuses de cimes, mais parmi les nuées ils n’ont aucune oreille, personne pour recueillir leurs pensées du moment, échanger avec eux dans la même langue muette, celle que parlent les nuages au temps des retrouvailles, au jour des accolades et des discrets coups de main, des soutiens salutaires. Alors rares cumulus dans le grand bleu du ciel, si loin de leurs pareils et de leurs doux échanges, ils se laissent dissoudre au premier vent venu ou partent retrouver leurs semblables, leurs frères. Solitude double face, de spleen en idéal.