Journal hebdomadaire de la nature autour, promenade, branche dessus, branche dessous, avec le grand dehors

Une semaine entre soupe et salade composée. De la pluie, souvent le soir et puis du pas trop chaud dans les tout premiers jours pour finir en beau temps, en temps chaud même trop chaud de ces chaleurs lourdes qui nous annoncent l’été. Peut-être aussi un peu le manque d’habitude, l’étrange pour les bras qui sortent des manches des pulls et récoltent au passage les piqures et les griffes de qui passe trop prés des ongles des rosiers, des piquants des orties ou des grands appétits des insectes délivrés de la trêve hivernale.
Insectes un peu partout, petits, insignifiants si on n’y regarde de près, si on ne regarde pas, si on n’observe pas ces êtres attentivement. Forme, position des pattes, contours, couleurs, rayures, taches, ou motifs complexes, ailes, antennes, il faudrait observer et garder bien en tête chacun de ces détails, comme si on désirait ensuite les dessiner ou les faire dessiner par une main plus experte, mais qui aurait besoin de nos informations. Alors on pourrait dire que cet individu, oui, on le connait bien, tout au moins du dehors, sans savoir ce qu’il mange, comment il se déplace, où il vit, ce qu’il aime, qui sont ses prédateurs. Encore un monde de plus que l’on ne connait pas, ou pas bien, pas assez, alors que bien souvent notre monde et le leur se côtoient, se mélangent, dépendent l’un de l’autre. On saurait le trouver dans le grand guide en couleur de l’entomologiste curieux et débutant, et c’est un premier pas.
Du côté végétal, toujours de nouvelles fleurs, bien souvent chez les arbres qui font fleurs après feuilles quand d’autres font l’inverse. En ce moment sureau, châtaignier ou tilleul nous font lever la tête, nez happé par l’odeur. Chez les arbres les couleurs restent souvent plus sobres, blanc, crème, un peu rosée, tandis que près du sol, les yeux vont de choc en choc parmi les couleurs vives, roses, jaune, bleu et violet, couleurs pour attirer, notre œil d’être humain, mais surtout les capteurs des insectes experts qui viennent polliniser, se nourrir et faire vivre tout un monde plus grand qu’eux, mais qui n’est rien sans eux. Alors on peut penser que des fruits viendront peut-être, que les petites choses accrochées à leurs branches, encore vertes, minuscules et austères, feront un jour les joies de nos papilles gourmandes, de nos soifs désaltérées par les subtils nectars.
Et puis le jour allant, les ombres s’allongent doucement, ces ombres qu’on recherchait pour le frais et le doux d’une lumière moins dure, pour les étranges motifs des graminées en plumes, en pinceaux ou en brosses qui dessinent sur le sol des dentelles émouvantes, ces ombres quand vient le soir ne sont plus que souvenirs. Les ombres se font sombres, les yeux n’y peuvent plus rien et laissent revenir les peurs de qui ne sait pas les bruits, les craquements, les grincements, les jappements et les cris. Alors quand on ignore, on imagine le pire, passant par les souvenirs de contes d’épouvante, dramatiques, angoissants et piégeurs de rêveries. Toutes ces histoires anciennes qui nous font bêtement classer dans le mauvais la petite chauve-souris qui vole au ras du toit ou la chouette hulotte qui appelle dans le noir l’âme sœur qui lui répond et nous permet encore, une fois le soleil couché et l’orage calmé, de profiter du concert offert par les oiseaux.




Toujours aussi précise dans le détail. Observatrice toujours. La nature explose. Nous et elle. Nous avec elle.
Oui, toujours du nouveau si on y regarde bien
les choses de la nature évoluent imperceptiblement, toujours en perpétuel mouvement élan raffut… et tu les suis, tu les traques…
magnifique ton dernier paragraphe autour des ombres… et nos chauve-souris et hulottes si essentielles à nos rêves
Oui, la peur, les ombres, qui marchent si souvent avec le manque de connaissance, de curiosité, de savoirs
Merci pour tes passages en soutien du côté de mes sentiers