Pour ne pas oublier tout ce qu’on oublie toujours, toujours un peu trop vite
Un muscle pour ouvrir, un muscle pour fermer et un accord parfait entre ces opposés. Pour dehors on aura une jolie couleur qui sert à faire joli et à attirer l’œil d’un autre humain que soi. Notre œil est un diaphragme, une émouvante entrée dans nos têtes, nos pensées, certains diront nos âmes. Laisser la porte ouverte pour admettre la lumière, ses couleurs, ses contrastes, laisser venir le monde jusqu’à notre intérieur, le déposer doucement sur l’attentive rétine, doser avec grand art, mais sans exagérer, juste ce qu’il faut pour voir, précis conforme et net, pour distinguer les choses, déchiffrer tant le qui que le quoi ou le où, aller jusqu’au détail, aux fins grains de pollen, aux aguichants pistils, à la forme affinée par toute l’évolution, fragile et ingénieuse. S’ouvrir et se fermer, quand la pluie viendrait faire menace au velouté, à la douceur sereine, du pétale, du pollen, savoir se préserver, refermer les paupières quand le vent est trop fort et risque d’abimer le fragile intérieur, compromettre l’image et ses irisations, sa nacre, sa rutilance, sa couleur si moelleuse, son duvet à peine né. Quand on parle d’iris, ne voir que la couleur est bien trop réducteur, c’est oublier bien vite les formes et les valeurs, le grain et la netteté qui invitent les fractales dans les plumes de l’oiseau, des deltas infinis dans les feuilles des arbres, des chaînes de montagnes dans un pétale soyeux regardé de tout près. Ne voir que la couleur en parlant de l’iris serait se contenter de la couverture du livre, l’image et puis le titre, le résumé derrière et le dos qu’on lirait en se penchant un peu, mais sans aller plus loin, sans feuilleter ni lire, ne pas plonger tout droit dans le vif du sujet, dans l’ouverture laissée par les muscles qui ferment et les muscles qui ouvrent, dans ce qui fait histoire et dit les sentiments, émotions du moment, la couleur de nos yeux, œil noir et pensées sombres, ou regard lumineux bousculé dans ses coins par un sourire immense. Tout ce qu’on trouvera à l’intérieur du livre si on ose prendre la peine de plonger en son sein les deux yeux bien ouverts autant que les idées
J’aime bien ce jeu subtil entre les acceptions du mot iris
Je me suis laissé embarquer dans ce voyage tout en douceur veloutée.
Merci pour ce bon moment.
Oui, et j’aurais pu encore décliner avec le prénom 😉
Irisistible!
N’est-il pas 😉
Joli clin d’œil, oui !
clin d’œil retour, merci de ton passage