Tous les articles par Juliette Derimay

20220924

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Averses. Le passage perturbé, généralisé, de la fin de nuit s’évacue d’ici le milieu de matinée par l’Italie (voire en fin de matinée en Haute-Maurienne). A l’arrière : des éclaircies reviennent, surtout en plaines. Mais les nombreux paquets nuageux résiduels donnent quelques averses en cours d’après-midi. Elles sont parfois fortes vers le Dauphiné en fin de journée.
Limite pluie-neige vers 2400/2500 mètres (5-10 cm de neige au-dessus de 2800 mètres, voire 10-20 cm en Oisans et Haut-Giffre).
Températures minimales comprises entre +11 et +13 degrés.
Températures maximales comprises entre +19 et +22 degrés.
Isotherme 0° vers 2800 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest.
Prévision Météo Alpes

Averses puis départ de la perturbation et retour des éclaircies. Les nuages s’écartent, reviennent, cachent et redévoilent un paysage hier familier et usé qu’on retrouve autre sous une autre lumière. La même idée avec d’autres mots, avec des phrases plus courtes ou plus longues qui changent le rythme, des petits points, les virgules qui changent tout, qui font du neuf avec du vieux, un nouveau texte avec d’anciennes idées. Rénover, raviver, reprendre l’existant pour poncer, polir et huiler, histoire de faire bien mieux. « Pour écrire il faut déjà écrire ». Assurer le permis de construire et poser une base pour ensuite bâtir plus haut, plus beau, mieux adapté pour y poser du sens ou des sens. Refaire un texte neuf une fois le vent levé, les perturbations évacuées, elles qui étaient toutes chargées de ces questions lourdes des débuts qui assombrissent les textes, brouillards, ondées tenaces ou pluies de plusieurs jours, les éclaircies revenues le texte prendra ses mots pour dire un nouveau monde. Un monde où les manuscrits revivent pour prendre enfin toit et gouttières, couleurs aux portes et plinthes au bas des murs. Reprendre autrement, mieux, plus réfléchi, mieux adapté parce qu’on y a vécu. Revoir jusqu’à peut-être, dans le doute et en tremblant, poser un point final. Temporairement. Ou pas

20220914

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Des averses. Les conditions sont très nuageuses en début de journée et pour une bonne partie de la matinée avec des averses qui circulent, en particulier sur l’extrême Ouest de la région (de brefs orages possibles). Puis une accalmie se dessine et des éclaircies sont même présentes, notamment en vallées internes exposées au foehn. Au fil de l’après-midi et jusqu’au soir : reprise de l’instabilité avec des averses qui pourraient se manifester à nouveau en particulier en Isère et proche des Hautes-Alpes.
Limite pluie-neige vers 3300/3400 mètres.
Températures minimales comprises entre +17 et +20 degrés.
Températures maximales comprises entre +25 et +28 degrés.
Isotherme 0° vers 3700 mètres.
Vent modéré de Sud-Ouest, rafales de foehn.
Prévisions Météo Alpes

Des averses, de l’eau, le retour de la pluie, le retour des coups d’œil à la météo avant de sortir, des manches longues sur les bras cuivrés, de la veste qu’on emmène à chaque fois parce qu’on ne sait jamais. De l’odeur du mouillé qui vous chiffonne la peau. Le vert des herbes revient un peu après le jaune du trop chaud de l’été. Retour éphémère avant tous les ocres et les rouges que nous promet l’automne. Sur les flancs de la montagne d’en face, les alpages ont déjà pris de ces teintes chaudes après les premières gelées blanches des nuits remplies d’étoiles. Chaud, froid, contraste fertile, harmonie des contraires. Cette pluie indispensable qui redonne la vie, elle qui nourrit les plantes et tous ceux qui les mangent, donne l’éclat du brillant à tout ce qu’elle rencontre, maitresse des éclaircies que l’on prie tête en l’air et le visage offert au picotement des gouttes. Mais la pluie c’est aussi l’humidité, le froid, le monde qui se resserre quand le regard se cogne sur le moelleux bourru des barrières nuageuses. Avec la pluie revient le temps des rêveries en regardant dehors les gouttes se poursuivre sans jamais se rejoindre ailleurs que dans une flaque ou au creux d’une rigole. Revient aussi le temps des bottes en caoutchouc et des vestes luisantes qui s’égouttent dans l’entrée, des pommes, des champignons et aussi des châtaignes. Le temps des phrases plus longues, des pensées qu’on épuise à les interroger, le temps des feuilles mortes, couvertes de ratures qui allumeront le feu quand on souhaitera, en se chauffant les mains, que cesse enfin la pluie et revienne la lumière, pourvoyeuse d’idées neuves

20220905

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Estival. Temps chaud et ensoleillé. Quelques brumes matinales vers le Nord-Isère … vite dissipées. De petits cumulus coiffent les massifs l’après-midi, surtout proche des Hautes-Alpes (une averse de fin de journée possible vers la Haute-Maurienne).
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +29 et +32 degrés.
Isotherme 0° vers 3800 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Temps estival, ensoleillé. Pour avoir un peu d’ombre et de frais, préférer les sous-bois. Même si les feuilles commencent à penser à leurs couleurs pour l’automne, même si pour certaines, c’est déjà bien en cours, même si parfois elles sont déjà tombées, il en reste encore assez pour filtrer les rayons du soleil. De quoi faire des forêts un endroit idéal, encore plus que d’habitude. Un endroit où on se sent bien, jusqu’à pouvoir laisser divaguer ses pensées. Les laisser se poser quelque part et attendre de voir ce qui fera écho. Comme ces deux souches côte à côte, souvenirs d’arbres qui ont grandit ensemble, les branches agitées par le même vent et abreuvés des mêmes pluies, racines emmêlées dans le même sol, autour des mêmes cailloux, nourris chacun par les feuilles tombées de l’autre. Un couple qui échangerait les feuilles nourricières, celui qui lit et celui qui écrit. Et inversement. Un couple aussi uni, subtil, fragile et délicat que tous les autres couples. Un couple de papier, encre et feuillets mêlés, un couple dont le souvenir suffira à faire naître d’innombrables histoires. Magie du noir sur blanc

20220901

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

 

Peu nuageux. Un grand soleil en début de journée, sauf proche du Genevois où des brumes traînent. Au fil de la matinée : présence de petits cumulus décoratifs sur les massifs. Ils s’étendent peu l’après-midi mais peuvent donner 2-3 gouttes en pays du Mont-blanc, puis se dissipent le soir.
Limite pluie-neige vers 3400 mètres.
Températures minimales comprises entre +13 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +26 et +30 degrés.
Isotherme 0° vers 3700 mètres.
Vent faible de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Cumulus décoratifs. Décor, contexte, environnement. La lumière allumée quand on est dans le noir des premiers mots, tout au début du texte, se faire une place entre les lignes et savoir où on met les pieds avec ses yeux de lecteur. Le décor c’est pour pouvoir s’installer dans le temps et dans l’espace de l’histoire, par les couleurs, par les odeurs et par les sons, par ce qu’on mange et ce qu’on touche, par les non-dits, les atours, les tours et les tournures, les sous-entendus cédés à demi-mots, les références historiques, culturelles et communes, les objets qui accrochent et qui datent, qui qualifient et localisent, qui précisent et donnent vie, qui visitent les souvenirs collectifs d’un temps d’avant qu’on aurait en commun, au mieux par la vie sinon par les livres.
Tout ça se fait en un clin d’œil, en un coup d’œil sur l’incipit, juste après la lettrine, le retrait, la très grande majuscule. Ensuite on peut se concentrer sur le qui et le comment, sur le pourquoi et le parce que, sur le concept à disséquer, sur l’air du temps à effleurer. Maintenant que le décor est planté, attention ça peut commencer

Camden, monde à deux têtes

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Balade londonienne, août 2022

Camden Lock, Londres, août 2022.

Il ne fait pas de différence. Il a assez de feuilles pour faire de l’ombre à tous, gens d’ici ou d’ailleurs, pierres, métal ou eau. Ses branches retombent, s’étirent, se penchent, rejoignent presque l’eau qui nourri ses racines, arbre à répétition, à chacun de ses étages qui s’en va vers le bas, racines vers le profond, et branches vers le sol, étages superposables. Il semble abandonner les envies de hauteurs qu’on prête aux autres arbres. Lui ne fera pas d’ombre au bâtiment de briques qu’il nous cache à moitié. Vert de la chlorophylle et sombres rouges des grands murs, couleurs complémentaires qui se révèlent l’une l’autre. Harmonie de contraires. Boutiques d’éphémères, de babioles, de bidules, clinquantes et clignotantes, casées tant bien que mal dans de vieux bâtiments, sols pavés, palissades et structures métalliques des temps industriels. Entrepôts, écuries ou hangars de stockage peuplés de frêles échoppes, repas à grignoter, magasins d’air du temps.
Complémentaire des quais, l’eau sombre des canaux qui passe sous les ponts, attend sagement postée aux portes de l’écluse et rappelle sereinement le passé de la ville. Accoudés à la rambarde, ils sont deux, tee-shirt bleu pour l’uniforme d’été sous le gilet de sauvetage automatique, rouge et réglementaire, ils boivent un mug de thé en discutant, tranquilles, sans attributs de punks ou appareils photos. Tout comme le saule pleureur, ils équilibrent le monde, sans eux l’endroit ne serait qu’un décor éphémère, des souvenirs en plastique, une scène de théâtre

20220826

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Très changeant. En début de journée : des nuages élevés, mais également de bancs de nuages bas sur l’Ouest de la région, traînent avec de rares gouttes possibles. Puis de franches éclaircies percent en cours de matinée, se maintenant en mi-journée. Les nombreux paquets nuageux de l’après-midi rendant eux l’ambiance bien plus mitigée dans les massifs avec reprise d’averses, surtout pour la fin de journée, voire d’un bref orage.
Limite pluie-neige vers 3500 mètres.
Températures minimales comprises entre +16 et +19 degrés.
Températures maximales comprises entre +27 et +31 degrés.
Isotherme 0° vers 3900 mètres.
Vent faible de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Temps changeant. Hésitations, essais, erreurs, changements de direction. Un tremblement de commencement. C’est un jour de début d’écriture, quand on a encore rien d’autre que des questions, des idées vagues, des « pour voir », des « et si… ». Le personnage principal, sa façon de parler, de manger, de se déplacer. Ses peurs, ses envies, ses rêves. Et pour la conjugaison, passé, présent, futur ? Et qui va parler, je, tu, elle, il ? Un groupe ? Nous, vous, elles, ils ? On ? Et où se passe l’histoire ? Décrire sans endormir…. La documentation pour que ce soit crédible, pour que le monde écrit donne envie d’y aller et non de le fuir. Et les conversations ? Dialogues directs ou indirects ?
Et pourquoi uniquement des questions basiques que tout le monde se pose ? Pourquoi pas autre chose ? Pas différent ? Du jamais vu ? Du mot-tordu, des chapitres mélangés avec tout le monde qui parle, qui explique, qui construit des parallèles qui se rejoignent là bas, tout au bout du bout pour jouer au grand huit, dans une dimension plus loin que la profondeur ? Du lapin blanc ou du poussin masqué ? Des monstres, des trolls ou des sorcières, du fantastique, des autres planètes ?
Et pourquoi pas juste écrire, pour voir comment le texte va se débrouiller quand il aura mangé assez de mots pour avancer tout seul ?
Alors on se lance.
Il était une fois

Comme disait Hegel

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Balade parisienne, août 2022

Square Gabriel Pierne, Paris, août 2022

Ils sont trois, ils dissertent, discutent et se disputent un beau savoir tout neuf, un savoir d’école, de lecture, de papier, un nom qui revient tout le temps, Hegel. Pas question du dernier film, du resto d’hier soir, des vacances dans la tente, du soleil qui vous réchauffe le matin et arrête le temps, le temps pour lui de se lever tout rond juste aux-dessus des crêtes. Ce sont des discutions de têtes. L’un d’eux s’est assis par terre pour mieux voir celle et celui avec qui il parle, leur visages, leurs expressions, les gestes de leurs mains, la tête qui se penche, le coin de lèvres qui s’étire ou ce sourire qui monte. Parce que les discussions de l’esprit passent aussi par le corps. Les mots ne sortent pas comme ça, ils sont accompagnés par la bouche, par les lèvres, le cou et tous le muscles du visage, les paupières qui cachent un peu les yeux ou les dévoilent bien grand. Sans parler du corps tout entier, de ce pied qui s’agace dans la poussière du square, des mains évidemment, de cet index sûr de lui, du buste qui se penche pour mieux aller de l’avant dans cette discussion, de la main qui passe dans les cheveux et de la tête qui se tourne pour regarder ailleurs ou pour fournir à celui qui parle, son oreille la meilleure. Leurs yeux, leurs regards jouent dans un triangle. Ils sont trois, concentrés sur Hegel, ce qu’il a écrit, ce qu’ils ont lu, ce qu’on leur en a dit. Hors de leur triangle, il n’existe plus rien, dans le monde de leurs corps, il n’y a plus qu’eux, trois et encore pas vraiment. Ce qui prends toute la place, c’est le son de leurs voix, les idées qu’elles transportent et puis le son des mots et le sens qu’ils leur donnent. Il n’y a plus que ça. Aucun d’entre eux ne porte la plus petite attention au monsieur assis là sur sa chaise de parc posée sur les pavés. Il est un peu plus loin, exclu évidemment, du cercle qui regroupe leurs bouches et leurs oreilles, leurs cerveaux qui s’échauffent. À l’ombre sous les arbres qui câlinent la rencontre, il les écoute parler, disserter et débattre. Il ne fait qu’écouter, éloigné physiquement il n’est pas parmi eux et profite simplement des gouttelettes qui retombent projetées dans les airs par leurs trois jets de mots. Fontaines philosophiques, lui boira de votre eau

Les larmes du guetteur

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Balade parisienne, août 2022

Square du Vert Galant sur l’île de la cité, vu depuis le Pont des Arts, août 2022

L’extrémité de l’île de la cité est toute effilée, un coin de terre planté dans l’eau de la Seine. Pas assez de place pour une maison, ses murs, portes, fenêtres et balcons. Pas assez de place, les bipèdes ne savent pas se contenter d’une fissure pour y planter leurs racines, il leur faut du grand, du solide, des fondations. Ce bout d’île est un recoin laissé à la nature, un peu par dépit sûrement, un square triangulaire, le square du Vert Galant, un nom plein de promesses, et son saule pleureur, un nom plein de tristesses. Sans savoir qui était là le premier du square ou du saule, on imagine. Ses feuilles et ses branches tombantes cachent la taille de son tronc, ses rides, son âge. Depuis le Pont des Arts on n’y voit que du vert. Alors on imagine qu’il est là depuis le toujours de la ville, on imagine ce que ses branches ont abrité de bonheurs galants à cacher, ce qu’elles ont consolé de peines et de malheurs, à cacher bien souvent. On imagine tout ce que ses branches ont vu passer dans l’eau qui file comme le temps et lui raconte en passant l’histoire de cette île, de l’île de la Cité dont il est le guetteur, un historien muet qui sait tout, ne dit rien, nous laisse imaginer, toute la petite histoire, qui seule donnera vie à la grande, en l’abreuvant de ses larmes

20220818

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Des averses. Le matin : des moments de soleil alternent avec des cumulus autour des massifs et des voiles nuageux élevés. Les averses sont peu fréquentes. En après-midi : conditions plus nuageuses avec de fréquentes averses, parfois orageuses, qui se maintiendront en nuit suivante.
Limite pluie-neige vers 3200 mètres.
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +24 et +26 degrés.
Isotherme 0° vers 3600 mètres.
Vent faible de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Des averses. De l’eau. Le retour du vert et du brillant sur le vert, des gouttes qui attrapent la lumière et l’utilisent comme un index pour pointer la couleur d’une feuille, sa forme, son éclat, son élégance ou simplement, son existence. Ensuite viendront les nuages, puis les orages, pour mettre en avant autre chose, cacher, nous faire relire les paysages qu’on connait comme sa poche mais qu’on relit chaque fois en y trouvant autre chose, un passage, un mot, une petite musique qui nous parle à l’âme en secret, ce jour-là seulement, ce jour-là enfin. Des mots tenus ensemble qui attendaient, patients, que vienne enfin leur tour de pouvoir se lover dans nos idées en cours. Cette petite phrase qui aujourd’hui nous comble, peut-être déjà lue, parfois même relue, mais elle était toujours derrière le nuage, derrière une branche plus grosse ou simplement dans l’ombre. Et là on la découvre, elle, et ses si beaux mots, des mots de tout le monde, des mots du dictionnaire, du langage courant, mais bien disposés, placés dans le bon sens, assemblés patiemment, engrenages d’une machine qui vont chercher chez nous des roues dentées pareilles, au diamètre identique pour tourner en cadence, exactement. Exactement ce qu’il nous faut, ce qui nous aide à construire notre petite machine intérieure, celle qui a tant besoin de se repaitre d’ici pour apprécier l’ailleurs et besoin de revenir quand vient parfois le manque, aux oreilles du lecteur, du doux ressac tranquille de la langue maternelle.

Par dessus son épaule

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là

Place Louis Aragon, île Saint-Louis, Paris, août 2022

Depuis la place Louis Aragon sur l’île de la Cité, on voit la Seine en contrebas. L’eau coule doucement, elle peigne tranquillement les herbes de la rive de son passage paisible, leurs cheveux longs ondulent dans le vent du courant. Aujourd’hui il fait chaud, l’eau a une senteur d’eau qui ne courre pas trop vite, tout le monde recherche l’ombre, surtout l’ombre des arbres, ces mots obscurs et graves que les feuilles vous susurrent, qu’elles écrivent en lettres sombres sur les pierres claires du quai. Auteurs eux-mêmes de versets éphémères changeant de jour en jour et souvent d’heure en heure, de style et de sujet, cherchant l’inspiration dans les jours de grisailles, les arbres, pour retrouver un peu de nouveauté, pour avoir des idées, jettent un coup d’oeil discret par-dessus les épaules des lecteurs égarés, de ceux venus chercher le calme et le tranquille aux alentours de l’eau quitte à devoir braver les chaleurs de l’été.