Archives de catégorie : Blog

20230916

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Temps de Sud. En Sud-Isère et en bordure des Hautes-Alpes : temps très nuageux, hauts sommets souvent accrochés avec de fréquentes averses. Ailleurs : alternance de périodes ensoleillées et de passages nuageux élevés pouvant donner de brèves averses (très rares sous le foehn en Tarentaise, Vanoise, Beaufortain, Val d’Arly ..)
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +24 et +27 degrés.
Isotherme 0° vers 3800 mètres.
Vent modéré de Sud, foehn parfois sensible.
Prévisions Météo Alpes

Un temps de sud. Couleurs chaudes, au matin comme au soir, on dirait le sud. On dirait le sud, le temps dure longtemps et la vie sûrement plus d’un million d’années. Le temps dure longtemps, le temps du refrain, le temps de répéter, de prendre le temps de redire. Une chanson, un refrain qui revient, s’installe dans nos mémoires qu’on le désire ou non, à force d’incessant. Une répétition des mots, dits, puis redits, encore. Pour insister, pour rythmer pour être sûr que ça reste, que celui qui écoute garde au moins ça de l’histoire. Et jouer sur ce rythme, comme la baguette qui frappe la caisse claire en cadence, le marteau sur le clou. Parce que le rythme aide à loger dans la tête, à faire revivre les mots par la musique des mots. Il est des textes où la répétition n’a plus rien de choquant, où elle est même admise, permise et bienvenue. Mais pas dans tous les textes. Manuel du roman, de l’article, de l’essai, chasser la redondance, la traquer, l’abolir. Pourtant il est souvent des mots qui se perdront dedans leur synonyme, costume mal ajusté trop grand ou trop petit ou d’une pâle couleur bien loin du chatoyant qui faisait tout le charme du mot de l’origine. Un goût d’édulcorant quand on apprécie tant la saveur du souvenir, la si goûteuse madeleine. Alors vive le retour, le construit bégaiement, comme un je me souviens qui nous ramène toujours au début de chaque phrase dans l’infini d’avant, comme une respiration qu’on rêverait sans fin

Le chemin du curé

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Chemin du curé, Hameau de la Gittaz, Beaufortain, septembre 2023

Un pied, l’autre pied, un pied, l’autre pied. Répétition, oscillation, en pendule de nous-même, y revenir toujours, comme dans un jeu d’enfant. Pas si simple pour l’enfant que d’apprendre à marcher, mais on oublie tout ça et on marche depuis, en oubliant qu’on marche. On oublie facilement tout ce qu’il y a dans chaque pas, l’équilibre sans les mains, juste avec les oreilles, les chevilles et les genoux qui savent toujours bien mieux que tout le reste du corps si le chemin va monter, si il faut se plier, se poser en douceur ou si on peut s’y fier. Souvent c’est le talon qui s’y colle en premier, un peu à l’extérieur, un peu à l’intérieur ou bien juste au milieu. Se poser en oiseau ou comme un lourd marteau, nos pieds savent nos fatigues, nos instabilités, nos errances sans buts, nos hâtes déterminées. Le goudron et le plat seraient presque une insulte à leur intelligence, eux qui savent, en douceur et en délicatesse, choisir l’endroit parfait, juste sur cette petite pierre ou entre les racines trouver le bon appui, celui qui nous permet de soulager l’autre pied, pour qu’il trouve lui aussi, une place au soutien fiable qui assurera l’étape et permettra d’aller encore un peu plus loin. Nos pieds savent tant de choses que notre tête ignore, ils n’ont pas besoin d’elle pour nous faire aller loin et permettre aux pensées, si confuses quand elles viennent toujours au même endroit et puis du même endroit dans le manque de mouvement, d’enfin trouver leur place et de s’épanouir. Pour cueillir les idées et en faire des bouquets, une des plus belles façons reste encore et de loin, d’écrire avec les pieds

20230830

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Variable. Temps frais (+4/+8 vers 1000 mètres à l’aube) mais bien ensoleillé le matin avec de petits résidus nuageux à moyenne-altitude, surtout le long des Préalpes. Ils évoluent en nombreux cumulus sur les massifs dès la fin de matinée. Les conditions sont alors mitigées en montagne l’après-midi avec de petites averses possibles (surtout en Nord-Savoie et Haute-Savoie) mais des éclaircies résistent, notamment en Haute-Maurienne. En plaine il continue de faire beau l’après-midi.
Températures minimales comprises entre +7 et +10 degrés.
Températures maximales comprises entre +21 et +24 degrés.
Isotherme 0° vers 2500 puis 2800 mètres.
Vent faible à localement modéré de Nord.
Prévisions Météo Alpes

Variable. Comme la montagne, là, juste devant la fenêtre. Des taches de lumière claires qui se promènent au vent et puis main dans la main avec les nuages sombres. Bien d’autres taches aussi sur la forêt d’en face. Les couleurs de l’automne, les couleurs d’autres arbres qui ont d’autres pelages, les couleurs du grand âge, ou les couleurs du sec, celles de la maladie ou de la sale bestiole qui fait les arbres sans feuilles, alors qu’en cette saison on a encore du vert pour dire si les branches nues ont perdu leur habits pour cause de saison ou pour cause de décès. Suivant le nom des arbres, et leur hérédité, le tableau sera variable, vert foncé ou vert clair, du beige jusqu’au brun, du jaune, du presque rouge et tout les orangés rangés entre les deux. Les bleus seront pour le ciel ou bien pour les reflets. Si on regarde bien, on a toutes les nuances et même toutes les teintes qui changent suivant le jour, jusqu’au noir de la nuit. Variables aussi les ombres, l’endroit d’où l’on regarde et puis ce qu’on regarde. Sans oublier bien sur, le comment on regarde, la pente dans son ensemble ou un lieu bien précis, on verra autre chose, une forêt ou un arbre, ou bien tout un bosquet, une lisière ou une coupe. Comme on peut lire un livre en ne lisant que l’histoire ou bien tout autre chose, de la longueur des phrases à la ponctuation ou au vocabulaire, pour une lecture variable toute comblée de variantes

20230827

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Perturbé. Ciel souvent bouché avec une succession de passages pluvieux, temporairement orageux, tout au long de la journée et de la nuit suivante. Le cumul de précipitations s’annonce par endroits important (Belledonne/Oisans notamment) avec un copieux arrosage à la clef.
Limite pluie-neige vers 3200 puis 2900 mètres voire 2700 mètres en nuit suivante.
Températures minimales comprises entre +14 et +16 degrés.
Températures maximales comprises entre +19 et +22 degrés.
Isotherme 0° vers 3600 puis 3200 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest puis Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Perturbé, pluie, ciel bouché. Arrivée de l’automne et départ de l’été. Redouté, attendu, le temps serait venu, du départ de ceci, du retour de cela et du grand chassé-croisé de la fin des vacances. Retour au plus intime des vallées de montagne, descendre des sommets qui pensent déjà au blanc ou comment le grand monde agit sur le petit, les temps et les espaces, emmêlés, embrouillés, sans vraiment qu’on sache dire si ceci ou cela entraîne cet effet-là ou cette conséquence-ci. Retour aux sources aussi pour nos oreilles fourbues, revenir au silence, au goutte à goutte du lent après le grand tumulte des rires et de tous leurs éclats. On redécouvre un monde qui était juste là, en regardant moins loin, en regardant plus près et d’un œil différent, le bourgeon déjà prêt pour le printemps suivant quand la feuille fait automne, se brunit et se tache. Les nuages nous ramènent à penser plus petit, à changer de focale du grand angle au macro. De la forêt aux arbres, des feuilles à leurs nervures, repenser au plus près, au détail, au précis. Changer de curiosité. De l’espace au pays, à la ville, à l’immeuble puis à l’appartement, à la table de travail et aux papiers posés, comme une espèce d’espace qu’on lirait à l’envers

Au lecteur inconnu

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Tourbière des Saisies, Beaufortain, août 2023

Le passant inconnu qui passerait, trop rêveur et reclus dans sa tête, penserait vite que l’arbre est juste un arbre mort. Ne voir que les branches pâles, mélancoliques et nues quand les autres sont couvertes de vert et puis de feuilles, ne voir que le sec décharné du squelette en arêtes saillantes serait se contenter de l’extérieur des choses. Un souffle de passage, une plainte sans griefs. Ce serait ne se fier qu’aux seules apparences. Plus de sève, plus d’écorce, une ombre un peu plus mince étendue sur le sol. Mais tout ce qui demeure de l’arbre réduit en bois, d’autres s’en empareront pour en faire leur domaine, leur royaume bien à eux. Commencer par le haut, par exemple les oiseaux. Perchoir, nichoir, reposoir. Et les insectes aussi. Ceux qu’on attendrait là et puis les insolites qu’on attendrait ailleurs, il y aurait de la place pour tous ceux qui viendraient un moment tranquillement tirer les fibres de l’arbre comme on tourne les pages d’un bouquin déniché au milieu d’un tas d’autres qui ne lui ressemblent pas. Un livre qui serait écrit pour d’autres lecteurs que nous ou bien d’un autre temps ou bien d’un autre vent. Avec une autre idée de ce que les choses doivent être et puis de ce qu’elles sont. Soit des idées d’hier ou des idées d’ailleurs ou des idées bizarres, des idées d’apparences. Des idées qu’on ne met pas dans une lettre qu’on écrit à quelqu’un qu’on connait, à qui on dit tout bas que ce qu’on a en commun c’est important pour nous, que ça nous tient ensemble et que ça nous tient chaud. Du lecteur inconnu on a aucune idée de ce qui lui tient chaud. Nécessité, caprice, envie ou bien besoin, on ne serait pas d’accord sur beaucoup de ces choses, de l’incompréhension ou des mal entendus on en aurait sûrement, parfois plus parfois trop, ce serait la faute aux mots quand même aussi un peu, eux qui disent l’arbre mort quand y piaillent les oiseaux. Mais il y aurait peut-être un nuage de commun, ou plus sombre ou plus blanc, sur lequel en fin de compte, certains pourraient s’asseoir. Pari toujours osé de la publication, d’écrire une lettre trop longue destinée à quelqu’un que l’on ne connait pas

Merci à Antonin Crenn pour l’idée de la chute !

20230818

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Plus chaud. Temps très ensoleillé, avec de rares cumulus sur les sommets l’après-midi, et déjà un peu plus chaud.
Températures minimales comprises entre +16 et +19 degrés.
Températures maximales comprises entre +34 et +37 degrés.
Isotherme 0° vers 4400 mètres.
Vent faible à modéré de Sud-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Plus chaud. Déjà un peu plus chaud. Canicule annoncée pour les jours à venir, pic de chaleur, sommet. Basculement. Du haut de ce chaud, on devrait voir devant, voir l’automne qui arrive avec ses couleurs jaunes, ses oranges, ses bruns et puis ses rouges aussi, pour faire sécher les feuilles, les rendre craquantes et rêches, mais aussi et surtout, faire espérer de l’eau, de l’humide et du frais. Faire entrevoir l’hiver. Bientôt une autre saison, la fin de quelque chose, le début d’autre chose. Quelque chose, autre chose. Chose, mot vague, parce qu’on ne sait pas très bien, on se demande encore et on hésite toujours. Pour le bilan déjà, se dire que c’est fini ou bien laisser sa chance à une dernière entrée dans le livre qui se ferme. Attendre la bascule, le moment décisif, celui qui justifie toute la préparation, toute l’histoire déjà lue, moment d’intensité, équilibre sur l’arête, retenir tout son souffle. Trouver ce basculement, ce changement même infime, ce point à regarder pour faire vivre une histoire et puis l’accompagner, le faire naître et puis être, développer en restant quand même toujours un peu dans le déséquilibre, dans le pas trop douillet, pour qu’on ait très envie de regarder plus loin, de voir l’autre côté, qu’il soit sombre ou plus clair, redouté ou connu, comme ce chaud qui nous vient et qui fait réfléchir au demain de demain

Dans les nuages

En passant, petites images glanées au gré d'ici ou là.
Beaufortain, août 2023

Ce serait comme un voyage. Tout en légèreté, juste lever la tête, repenser un moment le poids de nos pensées qui fait pencher nos yeux. Avoir la mer juste là, parfaitement sous les yeux quand on regarde en l’air. Un bleu de bord de mer, pas trop de profondeur et puis un fond de sable pour garder le bleu clair, éviter le foncé des grandes profondeurs. Ensuite un peu de blanc, ou du bleu vraiment pâle, ou du bleu qu’on verrait juste à travers le blanc, comme des vaguelettes volages qui jouent sous la lumière, discrètes ondulations, filaments de courant. On aurait l’impression qu’on pourrait s’y baigner, y plonger quatre doigts, peut-être jusqu’à la paume et même un peu le pouce, pour sentir l’eau qui file, qui s’échappe et s’en va, légère comme une plume, elle emmènerait les feuilles des arbres des rivages. Un voyage tout léger, sur la pointe des pieds, tenter de s’appuyer avec les mains sur l’air, en oiseau idéal, avoir des bras en ailes, être couvert de plumes pour pouvoir tout écrire sur les feuilles des arbres

Merci à François Bon ( Tiers Livre ) et à ses 135 façons de sauver la terre . Pour l’inspiration et même un bout de phrase repiqué par ici

20230810

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Estival. Temps ensoleillé, encore un peu plus chaud. Des bancs nuageux très élevés circulent en fin de matinée côté Isère, plutôt en après-midi ailleurs.
Températures minimales comprises entre +13 et +15 degrés.
Températures maximales comprises entre +31 et +35 degrés.
Isotherme 0° vers 4400 mètres.
Vent faible de Nord-Ouest.
Prévisions Météo Alpes

Soleil, chaleur, été. Chercher de l’ombre, du frais, ne pas s’exposer, surtout pas trop longtemps, éviter le trop dur du soleil de midi. Retrouver la fougère et ses feuilles découpées, toujours la même découpe mais de moins en moins large quand on va vers la pointe et sous chaque avancée de quoi se reproduire, continuer l’histoire pour cette plante de l’ombre. Remède de grand-mère pour chasser les limaces de nos tendres salades, héroïne des légendes qui parlent de pleine lune et de sombres forêts, motif d’inspiration pour les meubles ou la pierre et déco à la mode, cuites, crues ou mâchouillées, pour certaines, et suivant les endroits, elles ont pour les humains autant d’utilités qu’elles ont de variétés mais on peut aussi bien simplement admirer leur crosse qui se déroule au début du printemps. Ou bien encore compter un de ces jours d’été sur les doigts d’une fougère qui a de si grandes mains les questions qui se posent quand on pense à écrire, ou à ne pas écrire, à retenir une idée quand il y en a tant d’autres, puis à choisir les mots et le ton et la voix, à adopter une voie quand on aurait pu prendre un tournant différent à chacun des virages d’une feuille de fougère

20230806

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Automnal. En Haute-Savoie et Bauges/Beaufortain : ciel souvent bouché, courtes trouées possibles surtout en plaine, avec des averses. Elles sont neigeuses au-dessus de 2000/2200 mètres (2 à 5 cm de neige plus haut voire 10-15 cm dans le Mont-Blanc et Haut-Giffre dès 2800 mètres).
Ailleurs : alternance de passages nuageux et d’éclaircies, parfois belles en plaine iséroises et Maurienne/Haute-Maurienne. Les averses sont plus éparses, avec quelques flocons au-dessus de 2100/2300 mètres (traces à 2 cm plus haut), voire très rares en Sud-Savoie et Sud-Isère.
La nuit suivante est froide pour la période.
Températures minimales comprises entre +12 et +14 degrés.
Températures maximales comprises entre +18 et +22 degrés.
Isotherme 0° vers 2500 mètres.
Vent modéré de Nord-Ouest, parfois une bise sensible et rafraîchissante …
Prévisions Météo Alpes

Automnal, ciel bouché, courtes trouées. Et même un peu de neige. Douche pour les paysages qui s’en trouveront lavés, une lumière bien plus nette pour, lors des éclaircies, apprécier jusqu’au loin la montagne retrouvée dans un coup de projecteur, un moment sur un banc à regarder devant, tout ce qui se passe là quand on ne regarde pas. Tranquillité des bêtes derrière les rideaux de pluie, bijoux aux doigts des feuilles quand un éclat s’en mêle. Et puis petit rappel au milieu de l’été du temps qui court toujours. Préparer le terrier pour l’hiver qui attend, caché derrière l’automne, s’occuper des récoltes pour préparer les manques des mois blancs et gelés. Au milieu des épines aller chercher les mûres, accepter l’ennui terne du geste répétitif, le dos qui tire le soir et les doigts tous tachés. Mais profiter encore de ces fruits bien cachés tant derrière leurs piquants que derrière les mots qui se feraient simples pierres s’ils perdaient leur accent, et qui ne se répètent qu’à voix basse et feutrée

20230802

"De temps en temps", ça commence par la météo, et ça continue avec ce qui vient en tirant sur le fil

Peu nuageux, averses le soir. Des nuages traînent encore un peu, autour des massifs, en début de journée surtout côté Haute-Savoie mais le soleil domine rapidement partout. Des cumulus s’attardent tout de même sur les sommets frontaliers d’Italie de manière plus durable. Le beau temps régresse par l’Ouest en fin de journée avec le retour d’une couverture nuageuse. Elle viendra apporter des averses dès le début de soirée, et pour la première partie de nuit, sur une bonne partie de la région. Un bref orage est possible.
Limite pluie-neige vers 3700 puis 3300 mètres.
Températures minimales comprises entre +15 et +17 degrés.
Températures maximales comprises entre +30 et +35 degrés.
Isotherme 0° vers 4200 mètres.
Vent modéré d’Ouest-Sud-Ouest, parfois bien sensible pour la période en haute-montagne.
Prévisions Météo Alpes

Les nuages traînent, les cumulus s’attardent, ils prennent tout leur temps pour aller et venir, pour dégager le ciel, nous laisser voir le bleu ou faire revenir au blanc tout ce que nos yeux peuvent voir. Jeux avec la lumière, travail de dentelière, ils s’avancent, se transforment, s’arrondissent et s’étirent, se déchirent, se défilent. Parfois ils se rassemblent, ils se font tableau blanc cachés derrière un pli et ils font exister tout ce qui se passe là. Écriture de crête, de vapeurs et de branches, de plumes et de cornes quand la chance vient aussi. Alors pour savoir lire toutes ces calligraphies il faut juste faire comme si on ne savait pas lire et se laisser emmener par ce qui se passe là, se laisser emmener par ses yeux, ses oreilles, le doux frais du matin et son odeur de feuilles lavées par la rosée, et puis ranger tout ça bien au chaud dans sa tête sur l’étagère du beau celle qu’on oublie souvent de charger à ras bord